"Il est des mots qui sentent le soufre, qui sont chargés d’Histoire. On les sort du placard en tremblant. On hésite sur le sens précis : état d’urgence, état de siège, quelle est la différence ?", décrypte Éric Zemmour. "On croit entendre Napoléon III après son coup d’État (...), on s’imagine dans Les Misérables de Victor Hugo", ajoute-t-il. Mais on est finalement loin de ces images d'Épinal. Avec le pouvoir actuel, explique "on ne reste pas longtemps dans l’épique ou même dans le martial".
"Les manifestations, les grèves, les violences, les attentats : tout est comme avant l’état d’urgence. C'est le mot qui change, ou plutôt ne change rien", décrypte-t-il. Selon lui, "l'état d’urgence sous Hollande est synonyme d'il est interdit d’interdire". À ses yeux, le Président a inventé "un état d’urgence proclamé, un état d’urgence de papier comme il y avait naguère des tigres de papier. Un état d’urgence en caoutchouc, où tout ce qui devrait être dur est mou".
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