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Le ministre des Affaires étrangères turc Mevlut Cavusoglu a prononcé un discours à Metz le 12 mars 2017.
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Déplacement plus que controversé. Le ministre turc des Affaires étrangères est à Metz ce dimanche 12 mars pour un meeting de soutien à Recep Tayyip Erdogan. Si le déplacement est "accepté par le ministère des Affaires étrangères", selon la préfecture de Moselle, il ne manque pas d'indigner une partie de l'échiquier politique. Les candidats Fillon, Dupont-Aignan et Guaino estiment ainsi que la France n'aurait pas dû autoriser Mevlut Cavusoglu à participer à un meeting électoral dans l'Hexagone. Le candidat des Républicains François Fillon impute la faute à François Hollande, qu'il accuse de rompre "de manière flagrante la solidarité européenne".
"Il est évident qu'une position commune aurait dû prévaloir pour gérer les demandes turques, affirme-t-il dans un communiqué. Le gouvernement français aurait dû empêcher la tenue de ce meeting". Près d'un millier de personnes issues de la communauté turque étaient attendues au meeting messin du chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, qui n'avait pas été autorisé la veille à se rendre aux Pays-Bas.
Henri Guaino, lui, a pour sa part critiqué le président turc Recep Tayyip Erdogan, qu'il présente comme "dangereux pour la démocratie et la paix dans le monde". Concernant la venue de Mevlut Cavusoglu, sorte de porte-parole de son chef d'État, Henri Guaino "trouve tout a fait anormal qu'un ministre étranger ès-qualité vienne faire une campagne politique dans un autre pays auprès de ses concitoyens". "Si l'Europe voulait signifier une forme de solidarité entre les différents pays européens, ce serait bien que la France soutienne les Pays-Bas ou l'Allemagne qui se font traiter de nazis", a poursuivi le candidat, qui demande "une protestation scandalisée auprès du gouvernement turc" de la part de la France et des pays membre de l'UE.
Invité du Grand Jury de RTL, LCI et le Figaro ce même jour, Nicolas Dupont-Aignan, candidat de "Debout la France", a affirmé sa "honte pour la France aujourd'hui" qui autorise un "meeting communautariste". "J'ai honte que notre gouvernement laisse organiser un meeting politique pour un apprenti dictateur turc (…) que la France se couche ainsi, c'est pitoyable. Vivement que Monsieur Hollande s'en aille", a-t-il conclu sur cette question.
On entend des choses qui nous rappellent les pires des dictatures
Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne
Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne, est la preuve qu'il n'y a pas que la droite qui s'insurge contre cet accueil. D'origine turque, l'élue est, elle aussi, indignée que la France ait pu laisser une telle tribune aux idées du président Erdogan. "Je suis d'abord surprise que l'on lui prête cette possibilité de faire un meeting pour une cause qui n'est pas démocratique", réagit-elle au micro de RTL dimanche 12 mars. "Ce référendum ne va faire qu'augmenter le pouvoir et nourrir la dérive autocratique en Turquie."
Avec ce référendum, la dictature pourrait s'imposer en Turquie, selon l'élue nationale. "Des dizaines de journalistes sont en prison, le parti kurde a des dizaines de députés en prison, des intellectuels sont poursuivis. On entend des choses qui nous rappellent les pires des dictatures (...) On voit que ce meeting, c'est pour devenir le dictateur de la Turquie", s'offusque pour finir Esther Benbassa.
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