François Hollande pensait qu'il lui resterait fidèle jusqu'au bout. Il s'est trompé. Emmanuel Macron a d'abord crée son propre mouvement politique, puis il a quitté le gouvernement. L'ancien banquier d'affaires, devenu ministre de l'Économie, est aujourd'hui candidat à l'élection présidentielle. L'année 2017 va être décisive pour lui. Certains parlent d'une "bulle médiatique" qui va bientôt éclater. Sauf qu'aucun de ses adversaires n'a, à ce stade, réussi à la crever.
Il y a bien, quoi qu'en disent ses détracteurs, un effet Macron. D'abord dans les sondages. Il est partout le troisième homme, à chaque fois loin devant le candidat du PS. Il est aussi devant Jean-Luc Mélenchon. Son mouvement politique "En Marche!", moqué par certains, connait un grand succès. Des militants qui ont certes adhéré en ligne, simplement en cliquant sur un bouton sans rien payer. Mais ils sont quand même plus de 100.000 à ce jour.
Il y avait au moins 10.000 personnes porte de Versailles à Paris, le 10 décembre. Emmanuel Macron a réalisé une démonstration de force que beaucoup de candidats lui envient. Tous ses adversaires lui promettaient un crash immédiat. Pour l'instant, le véhicule Macron a soigneusement évité les murs.
Va-t-il continuer à prendre des coups en 2017 ? Jusque-là, tout le monde disait qu'il ne démissionnerait pas du gouvernement, puis qu'il ne se lancerait pas dans la présidentielle et qu'il s'écroulerait dans les sondages. Il a fait mentir tous les pronostics. Maintenant, son pari est double. D'abord, rester haut dans les sondages en continuant de chiper des électeurs à gauche au centre et à droite. C'est sa force : il mord sur tous les électorats.
L'autre objectif, c'est de ringardiser la primaire du PS. Tout son discours repose là-dessus. "La primaire ? c'est OK Corral, dit-il. Des chicayas entre socialistes". Pour lui, les partis politiques classiques sont morts. Le clivage droite-gauche, il l'enjambe. Mais attention, si la primaire est un succès populaire, la pression pour qu'il abandonne sera énorme. D'autant qu'aucun sondage ne l'envoie pour l'instant au second tour.
Emmanuel Macron est à la croisée des chemins. Encore loin derrière François Fillon et Marine Le Pen. Le tournant ce sera, selon lui, au mois de février. "Soit il est à 10% et c'est foutu", dit un proche. "Soit il reste au dessus de 15 et il peut rassembler toute la gauche". Ses partisans imaginent déjà le candidat socialiste se retirer à son profit. Mais pour rassembler, il va devoir d'abord rassurer ces électeurs de gauche, qui le trouvent trop libérales, et les autres, qui refusent de voter pour un ancien banquier qui encourage les jeunes à devenir milliardaires.
Emmanuel Macron promet que son mouvement est bâti pour durer, quoi qu’il arrive, si on se fie à sa carte d'identité. On est tenté de le croire. Il a aujourd'hui 38 ans. Il en aura 42 en 2022. Il prépare l'avenir. Il veut présenter un candidat "En Marche!" aux législatives partout en France. C'est le seul moyen d'avoir de l'argent, et donc de survivre.
Mais ses troupes le suivront-elles ? Que deviendront tous ses militants qui l'ont rejoint dans l'euphorie de la campagne ? Les élus socialistes qui marchent aujourd'hui avec lui sont-ils prêts à tout sacrifier pour le suivre ? Si la présidentielle se solde par un échec, l'étoile Macron risque de pâlir.
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