C'est à sa façon qu'Emmanuel Macron a pris part à la polémique sur la présence du drapeau européen dans l'Assemblée nationale. La France insoumise a déposé un amendement au règlement du palais Bourbon visant à y enlever le drapeau européen. "Seuls peuvent être présents dans l'hémicycle le drapeau tricolore (...) et le drapeau de l'ONU". Le député du Nord, Ugo Bernalicis, a évoqué une "difficulté à mettre un drapeau qui ne fait pas consensus entre nous, surtout au regard du discours du président de la République sur l'Europe et sur la souveraineté européenne qu'il voudrait substituer aux souverainetés nationales".
En réponse, Emmanuel Macron a déclaré, mardi 10 octobre : "Au moment où certains en France ont des débats où on se rétrécit et voudraient enlever le drapeau européen, j'affirmerai officiellement que la France reconnaît le statut de l'hymne européen et du drapeau européen, ce qui ne permettra pas à certains d'enlever le drapeau européen de l'hémicycle français ou de tout autre lieu".
Le président de la République, qui s'exprimait depuis l'université de Francfort, en Allemagne a ajouté que le drapeau européen "sera maintenu car (il fera) cette déclaration". L'AFP précise que le chef de l'État a tenu à rappeler "que le jour de son élection, il avait fait jouer, juste avant son premier discours, l'Hymne à la Joie de Beethoven, qui est l'hymne européen".
À travers sa réponse au leader de la France insoumise, Emmanuel Macron souhaite signer la Déclaration 52 du traité de Lisbonne, "qui dispose que 'le drapeau représentant un cercle de douze étoiles d'or sur fond bleu, l'hymne tiré de L'Ode à la joie de la Neuvième symphonie de Beethoven, la devise 'Unie dans la diversité', l'euro en tant que monnaie de l'UE et la Journée de l'Europe le 9 mai continueront d'être les symboles de l'appartenance commune des citoyens à l'UE et de leur lien avec celle-ci'", précise l'AFP.
La décision annoncée par le Président a été entendue par Jean-Luc Mélenchon. Le leader de la France insoumise a publié un communiqué dans lequel il s'adresse directement à Emmanuel Macron : "Monsieur le président, vous n'avez pas le droit d'imposer à la France un emblème confessionnel. Il n'est pas le sien et la France a voté contre son adoption sans ambiguïté (...) La Constitution et le simple souci de la démocratie autant que l'attachement à la plus simple exigence laïque ne le permettent pas".
Pour la France insoumise et Jean-Luc Mélenchon, cette remise en cause de la présence à l'Assemblée du drapeau européen n'est pas nouveau. Le 20 juin, lors de son arrivée à l'Assemblée nationale, le député avait critiqué cette décision : "Franchement, on est obligé de supporter ça ? C'est la République française ici, pas la Vierge Marie".
Cet affrontement entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon sur le sujet du drapeau européen pourrait bien s'étendre. Sur Twitter, Marine Le Pen a estimé que la reconnaissance officielle du drapeau européen était "le dernier clou sur le cercueil du 'Non' de 2005". Nicolas Dupont-Aignan réclame, lui, la tenue d'un référendum : "Les Français avaient clairement dit non à cette proposition qui se trouvait au cœur de la Constitution européenne". Le député Les Républicains Julien Aubert a déploré à son tour dans un tweet que le président de la République fasse "un pas de plus vers le fédéralisme".
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