Élections départementales 2015 : "On fait tout pour que la victoire FN soit possible", dit François Bayrou
INVITÉ RTL - Le président du MoDem reproche à l'UMP et au PS de mettre le Front national sur le chemin de la victoire en le plaçant "au centre du débat".
À deux semaines des élections départementales, Manuel Valls tente de dramatiser l'enjeu du scrutin et assure "avoir peur" de la montée du Front national. "Je trouve que le vocabulaire de la peur et de l'angoisse ne devrait pas être celui des gouvernants", commente François Bayrou.
Selon le président du MoDem, les attaques du Premier ministre, comme celles de Nicolas Sarkozy, donnent lieu à "un débat qui n'apporte rien, sur fond de leçons de morale". Il déplore "la succession des gouvernements qui ont été dans l'incapacité de faire changer les choses qui explique la situation dans laquelle on se trouve" et ajoute : "Ils ne veulent rien changer aux causes qui ont produit ces effets. La cause de la poussée du Front national, c'est un système de gouvernement et de politique complètement inadapté et dans l'impuissance".
Marine Le Pen "au centre du débat"
À l'instar de Manuel Valls, François Bayrou considère qu'une victoire de l'extrême droite en 2017 est possible, "d'autant qu'on fait tout pour que cette victoire soit possible". Mais le maire de Pau regrette la méthode du Premier ministre, qui assure vouloir "stigmatiser le FN" : "Si vous voulez apporter des voix au FN, vous faites ça (...) Je ne suis pas dans cette vision-là. On a en face de nous des citoyens conscients des choses. On peut s'adresser à eux avec la raison et la chaleur humaine pour conclure avec eux que les thèses du FN sont mortelles".
François Bayrou va plus loin et reproche également à Nicolas Sarkozy l'emploi de l'expression "FNPS". "Ce n'est jamais bon signe quand on prend les mots des autres (en référence à l'UMPS évoquée par le FN, ndlr), explique-t-il. Ça signifie qu’on a un point de faiblesse assez grave". Et l'ancien ministre de déplorer que l'on mette le Front national "au centre du débat". Il conclut : "Il n'y a pas de meilleur argument électoral que d'être celui dont tout le monde parle. Marine Le Pen n'a pas grand-chose à faire puisque tout le monde parle d'elle".
Pas de démission de Manuel Valls
Le président du MoDem estime par ailleurs que Manuel Valls n'aura pas à démissionner en cas de défaite socialiste aux départementales. "Le résultat va être négatif mais il restera car François Hollande sait que Manuel Valls conduit sa politique. Ce serait donc se mettre en cause".
Et de pointer du doigt "le plus grand échec du gouvernement : d'avoir été incapable de rebâtir la carte des collectivités territoriales (...) Aucun d'entre nous ne sait la liste des compétences des gens qu'ils vont élire".
