Demandeurs d'asile en zones rurales : la proposition de Jean-Pierre Raffarin taclée par le FN et une partie des Républicains
REPLAY / RÉACTIONS - Une partie de la classe politique a violemment réagi à la proposition de Jean-Pierre Raffarin, qui souhaite permettre aux demandeurs d'asile de s'installer dans des zones rurales.
Jean-Pierre Raffarin s'inquiète du flux migratoire qui touche l'Europe et la France. L'ancien premier ministre propose donc de permettre aux demandeurs d'asile d'être installés dans certaines campagnes de l'Hexagone. "Nous avons dans notre monde rural un déficit démographique très important. On est très souvent dans la situation où l'on ferme des écoles. On pourrait sauver un grand nombre d'écoles en faisant en sorte qu'une, deux ou trois familles puissent venir (...) Si c'est à dose humainement acceptable par les uns et les autres, l'intégration est globalement réussie", a-t-il expliqué sur Public Sénat, mercredi 17 juin.
Une proposition qui a fait bondir le Front national. Marine Le Pen accuse Jean-Pierre Raffarin de vouloir "déverser l'immigration dans les campagnes". Le sénateur ne trouve pas non plus de soutien du côté du parti des Républicains. "On n'intègre pas artificiellement. La France de nos villages a une identité. Dire de façon planifiée, depuis Paris, que l'on va envoyer des migrants dans des villages... J'avoue ne pas comprendre cette proposition", déplore Éric Ciotti.
Il faut se tourner vers le Parti socialiste pour voir une personnalité soutenir la prise de position de Jean-Pierre Raffarin. "De nombreuses personnes sont susceptibles de pouvoir s'intégrer pleinement. L'idée me paraît intelligente (...) Elle est neuve. Je n'ai aucun problème à la dire, moi qui ne suis pas de sa famille politique", estime le député Pouria Amirshahi.
Écoeuré par la violence des réactions, Jean-Pierre Raffarin est actuellement injoignable. Ses proches estiment qu'on l'a mal compris : l'ancien premier ministre évoquait bien les demandeurs d'asile et non les clandestins. "On ne peut plus rien dire, le débat est piégé et nauséabond", regrette l'un de ses proches.
