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Décès de Simone Veil : la rescapée de la Shoah était une voix des victimes

Rescapée du camp d'Auschwitz-Birkenau, Simone Veil a tenu toute sa vie à témoigner pour que rien ne soit oublié.

Simone Veil le 16 septembre 1976 à Paris

Crédit : AFP

Simone Veil avait fait de la mémoire de la Shoah l'un des combats de sa vie

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Laure-Hélène de Vriendt & Jean-Alphonse Richard

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C'était une survivante. Née dans une famille juive non pratiquante, elle a connu les horreurs de la Shoah pendant la Seconde Guerre mondiale. Déportée à l'âge de 16 ans, elle a passé plusieurs mois dans le camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, d'avril 1944 à janvier 1945. Un traumatisme dont elle a souhaité témoigner dès son retour en France et tout au long de sa vie. 

Simone Veil, qui était alors Simone Jacob, a été arrêtée en mars 1944 à Nice, où elle vivait chez son professeur de lettres classiques depuis le début de l'Occupation. Internée deux semaines dans le camp de transit de Drancy, elle a été déportée dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne, avec sa mère et sa sœur Madeleine. 

À son arrivée, un prisonnier parlant français lui a conseillé de se vieillir et de dire qu'elle avait plus de 18 ans, afin d'éviter l'extermination. Un mensonge qui lui a sauvé la vie. Elle reçut le matricule 78651, tatoué sur son bras et qu'elle a apposé sur son épée d'Immortelle.

Témoigner pour ne pas oublier

Peu de temps avant la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, Simone Veil, sa mère et sa sœur ont été contraintes à une marche forcée, appelée marche de la mort, jusqu'au camp de Bergen-Belsen, en Allemagne. Sa mère y est morte du typhus en mars 1945 et sa sœur Madeleine y a échappé de justesse grâce à l'arrivée des alliés. Sa sœur Denise, déportée à Ravensbrück pour résistance, a également survécu à sa détention. À la Libération, les trois sœurs Jacob sont les seules survivantes de la famille, leur père et leur frère n'étant jamais revenus du camp de concentration de Kaunas en Lituanie.

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Dès son retour, Simone Veil souhaite parler de son expérience, être une voix pour les victimes qui ne sont pas revenues et celles qui ne peuvent pas raconter. Mais elle se heurte à un refus : "J'ai toujours été disposée à en parler, à témoigner. Mais personne n'avait envie de nous entendre", confiait-elle en 1990 à Annette Wierviorka dans le livre Déportation et génocide. Entre la mémoire et l'oubli. 

Il faudra plusieurs années à la société française pour écouter l'histoire de ces déportés et encore plus pour pouvoir les accepter. Tout au long de sa vie, Simone Veil a tenu à témoigner, dans son autobiographie Une vie, mais aussi à la télévision : en 1976, elle évoquait longuement la déportation de sa famille dans un documentaire, au côté de sa sœur Denise.

Au-delà de son propre témoignage, Simone Veil a également veillé à ce que l'Holocauste ne soit ni oublié, ni amoindri. Un combat qu'elle a mené à la tête de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, dont elle a été la première présidente de 2000 à 2007, puis présidente d'honneur jusqu'à son décès, ce vendredi 29 juin 2017. 

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