Philippe Kaltenbach comparaissait pour "corruption passive" sur fond d'attribution de logement social, devant le tribunal correctionnel de Nanterre. Deux années d'emprisonnement avec sursis et 20.000 euros d'amende ont été requis, ce vendredi 11 septembre, contre le sénateur PS des Hauts-de-Seine et ex-maire de Clamart.
Le substitut du procureur a également demandé une interdiction de 5 ans des droits civiques, civils et de famille, "emportant privation du droit de vote et inéligibilité". Le parquet a par ailleurs réclamé huit mois d'emprisonnement avec sursis à l'encontre de l'ancien adjoint à la sécurité de Philippe Kaltenbach, Mohamed Abdelouahed, poursuivi pour corruption active. La décision doit être rendue le 22 octobre.
L'accusation repose principalement sur une vidéo, tournée en 2010 à l'insu de Philippe Kaltenbach par son adjoint de l'époque. Cette vidéo a été diffusée sur Internet en 2012. Dans une séquence, on voit l'ancien maire de Clamart recevoir, dans son bureau, une somme d'argent en liquide de Mohamed Abdelouahed. Pendant la remise de fonds, les deux hommes discutent de ce qui semble être l'attribution d'un logement à un tiers.
"Que voit-on?", a interrogé le substitut du procureur, Sophie Lacote. "Tout bonnement, l'ensemble des éléments constitutifs de la corruption, avec un caractère inédit, en ce qu'elle apporte des images et du son". Pour Philippe Kaltenbach, qui a affirmé ne pas se souvenir de la scène, l'échange de billets correspondait "au remboursement d'un prêt".
"Comment expliquer que vous n'en disiez un mot dans la vidéo, mais parlez de logement social ?", l'interroge le procureur. "On a commencé à parler de collage pour la prochaine campagne, de logements sociaux, puis d'une titularisation", se justifie l'élu, qui argue par ailleurs de revenus conséquents pour pouvoir prêter 1.500 euros "à un ami" sans justificatifs.
La vérité, c'est qu'il n'y a pas corruption, je ne suis pas un corrompu
Philippe Kaltenbach
Au-delà des images de la vidéo, ce sont les conditions de sa réalisation et de sa diffusion qui ont été au cœur des débats, entamés ce vendredi 11 septembre, dans la matinée. Selon Mohamed Abdelouahed, ce sont "les rumeurs de corruption qui traînaient à Clamart", qui l'ont poussé à "faire un film pour les vérifier". Avec une caméra miniature, "achetée dans un petit magasin des Champs-Elysées", l'adjoint s'est rendu dans le bureau de Philippe Kaltenbach en lui versant, selon lui, 6.000 euros..
L'ancien adjoint, une fois la vidéo réalisée, l'a transmise non pas à la police, mais à l'ennemi politique de toujours du maire de Clamart, le maire UMP de la commune voisine du Plessis-Robinson, Philippe Pemezec, en passant par des intermédiaires. C'est par ce dernier que les soupçons de corruption avaient été portés à la connaissance du parquet, qui avait alors engagé des poursuites.
Pour la défense de M. Kaltenbach, qui évoque une "manipulation politique", l'élu UMP rival était le véritable commanditaire de la vidéo. À la barre, Philippe Kaltenbach le répète: "La vérité, c'est qu'il n'y a pas corruption, je ne suis pas un corrompu".
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