Comment Hollande observe la petite musique de Montebourg
ÉCLAIRAGE – Arnaud Montebourg a lancé quelques critiques à peine voilées au président, lors de son discours jeudi. Mais François Hollande ne s'inquiète pas, conscient d'avoir toujours le contrôle.
En présentant son plan pour relancer la croissance, Arnaud Montebourg a fait entendre sa petite musique, jeudi 10 juillet. Mais l'Élysée n'en prend pas ombrage. Le ministre de l'Économie a fait quelques petites allusions qui sonnaient comme une critique en creux de la politique de François Hollande. Il a notamment fustigé le "conformisme" qui gouverne.
Montebourg est dans son rôle
Pourtant, cela ne provoque aucune inquiétude à l'Élysée. Les bonnes formules d'Arnaud Montebourg feraient même sourire le président, qui estime que son ministre est "dans son rôle, à Bercy et sur ses dossiers". L'Élysée n'y voit pas du tout une critique de la politique actuelle, ni sur l'Europe, ni sur les économies engagées. Toutefois, "si Arnaud Montebourg n'appliquait plus cette politique, explique un conseiller, là il faudrait qu'il parte..."
Sur le fond du discours, Arnaud Montebourg veut appliquer une "règle des trois tiers" aux 50 milliards d'efforts budgétaires, et en attribuer un tiers au pouvoir d'achat des ménages ou à des baisses d'impôt. Il s'engage donc sur environ 15 milliards, là où l'Elysée, qui n'est pas du tout sur ce scénario, n'en promet que 5. "Le plan de 50 milliards a déjà été voté, rappelle un proche du président, on ne va pas varier selon les propos et les circonstances".
Un double pari sur la croissance
Arnaud Montebourg peut donc faire entendre sa différence, mais ça s'arrête là. Dès lors va-t-il quitter le gouvernement ? "Il n'est pas dans cet état d'esprit", jure-t-on à l'Élysée. Mais à moyen terme, pour que les objectifs d'Arnaud Montebourg coïncident avec les plans de François Hollande, il faudrait que la croissance redémarre fort. Cela, ce n'est ni sur les radars de Bercy, ni sur ceux de l'Élysée.
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