Les réactions ont été vives ce mardi 2 septembre après l'annonce par le ministre du Travail François Rebsamen de sa demande à Pôle Emploi de "renforcer les contrôles" pour vérifier que les chômeurs "cherchent bien un emploi", estimant qu'une "sanction" était nécessaire dans le cas contraire.
Le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, a estimé dans un communiqué qu'"il faudrait contrôler l'activité réelle de Monsieur Rebsamen François, recruté en avril dernier pour s'occuper de l'emploi. François Rebsamen, ce ministre du Travail qui ne commente plus les chiffres du chômage tant il sont catastrophiques et contredisent, mois après mois, les prophéties présidentielles, vient de trouver les responsables de cet échec : les chômeurs eux-mêmes."
Et Olivier Dartigolles de rappeler qu'"en 2012, alors que Nicolas Sarkozy parlait comme le fait aujourd'hui François Rebsamen, François Hollande répondait qu'il ne fallait pas "s'en prendre aux plus fragiles". Mais c'était avant."
Sur Twitter, la secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, a tenu à rappeler que "le problème, c'est le chômage, pas les chômeurs"
Le chevènementiste Christian Hutin, vice-président du MRC, a jugé dans un communiqué qu'"agiter le mythe du chômage de complaisance est une stratégie dangereuse qui ne peut aboutir qu'à jeter nos concitoyens les uns contre les autres. Il y a urgence à s'attaquer au chômage, non aux chômeurs."
Le député du Nord estime que "la question majeure qui mérite d'être posée est plutôt : le gouvernement a-t-il tout tenté en France comme en Europe pour relancer la croissance et ainsi offrir un emploi à ceux qui en cherchent ?"
Agiter le mythe du chômage de complaisance est une stratégie dangereuse.
Christian Hutin
Le Parti de gauche, dans un communiqué, déclare que "plutôt que de donner des leçons aux chômeurs et de leur faire la chasse, Rebsamen ferait mieux de s'interroger sur sa propre compétence".
Le parti questionne le chiffre de 350.000 emplois non pourvus, évoqué par François Rebsamen, estimant qu'il "n'a jamais été démontré par aucune étude et le fait que certains emplois ne soient pas pourvus vient le plus souvent de renoncement de la part de l'employeur pour des raisons budgétaires ou parce que le poste ne correspond plus à un besoin. Par ailleurs, de nombreuses offres d'emplois sont fantômes, et là uniquement pour faire de la publicité aux entreprises ou leur constituer une base de CV"
Le Parti de gauche proclame qu'"il est temps d'en finir avec la culpabilisation des chômeurs et avec le mythe d'un chômage volontaire. Les Français veulent un travail et un salaire digne. C'est le gouvernement, dans sa soumission aux actionnaires et à leurs injonctions, qui les en empêche".
Côté syndicats, le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, s'est dit "atterré" par les propos du ministre, dans le Talk-Orange Le Figaro. Le leader syndical a qualifié les propos du ministre de "scandaleux", évoquant une "stigmatisation" des chômeurs. Et d'ajouter : "Ma pensée va aux gens que je connais, jeunes et moins jeunes, qui cherchent du boulot désespérément et attendent des responsables politiques et du patronat des solutions en termes d'emploi et se voient stigmatisés".
Stéphane Lardy, secrétaire de Force ouvrière chargé de l'emploi, a lui aussi réagi avec virulence : "A Force ouvrière, on est assez abasourdi par l'intervention du ministre du Travail et de l'Emploi. Si la politique de l'emploi de notre gouvernement c'est simplement stigmatiser des chômeurs, franchement je trouve que c'est assez pathétique".
Le ministre "ne nous avait pas habitués à ça", a-t-il ajouté, accusant le gouvernement d'"enfoncer des portes ouvertes" et de proposer une politique économique et sociale "pauvre". Et Stéphane Lardy d'ajouter : "Je ne comprends pas du tout l'intervention du ministre sauf à dire que malheureusement libéralisme économique va de pair avec autoritarisme social".
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