Après sa sortie sur les 35 heures, sa remise en cause du statut des fonctionnaires, qu'il a jugé lors d'une conférence privée "plus justifiable", place à nouveau Emmanuel Macron au cœur de la polémique. Aussitôt recadré par le François Hollande, qui s'est dit "très attaché" à ce statut, le ministre de l'Économie a provoqué l'ire de l'aile gauche du PS, tandis que la droite a raillé un ministre qui "braconne" sur ses terres mais "rétropédale" à chaque recadrage.
"On a fait partir Arnaud Montebourg pour moins que cela. Emmanuel Macron s'est un peu spécialisé dans des provocations consistant à utiliser la rhétorique de la droite et les endosser comme un ministre supposé de gauche", s'est agacé ce samedi 19 septembre le député Laurent Baumel, de l'aile gauche du PS. "Cela fait deux fois que l'exécutif est obligé de le recadrer (...) Je me demande pourquoi on ne s'en sépare pas...", a-t-il ajouté.
Cette nouvelle "macronade" ou "macronerie" agace aussi au plus haut point l'ex-député PS Jérôme Guedj, qui trouve "extrêmement lassant" que le jeune ministre fasse de la "transgression" pour dire "je suis moderne". "On peut dire que Macron a le sens du timing. Le pire, c'est qu'il ne le fait même pas forcément exprès...", lâchait auprès de l'AFP, grinçant, un ministre. "Le président a mis les points sur les i, il n'y a pas de raison de polémiquer", estimait quant à lui ce samedi le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis.
Cette nouvelle sortie, suivie d'un nouveau recadrage, est-elle une simple gaffe ? "Comme pour les 35 heures, il ne pense même pas lâcher une bombe en parlant des fonctionnaires... Il a son propre logiciel, il est très isolé à gauche mais il faudrait qu'il se souvienne que les propos d'un ministre engagent son gouvernement", analyse un ténor socialiste.
La sénatrice écologiste Esther Benbassa ne veut pas croire, elle, à une parole "isolée" de Macron: "Ce gouvernement est #ventriloque et #Macron sa marionnette. Ne vous y fiez pas. Quand Macron parle, c'est le gvt qui parle du ventre", a-t-elle tweeté. Éric Coquerel (Parti de gauche) est lui aussi convaincu que le gouvernement est "sur la ligne" de cet "homme de la finance", "sinon Macron aurait été démissionné".
Moi ces jeux-là ne m'intéressent pas, et donc vous ne me ferez tomber ni dans la langue de bois ni dans la provocation
Emmanuel Macron
Face à tout ce remue-ménage, Emmanuel Macron a assuré ce samedi qu'il ne tomberait "ni dans la langue de bois ni dans la provocation", en ce qui concerne le débat sur le statut de fonctionnaire. "La vie vaut mieux que des petites phrases. Moi ces jeux-là ne m'intéressent pas, et donc vous ne me ferez tomber ni dans la langue de bois ni dans la provocation", a-t-il déclaré à la presse en marge des Journées du patrimoine à Bercy.
"J'agis parce que je crois à ce que je fais, je réfléchis, je propose et on continuera à avancer ensemble comme cela", a ajouté le ministre qui avait entre-temps minimisé la portée de ses précédents propos, indiquant à l'AFP n'avoir jamais parlé d'une réforme qu'envisagerait le gouvernement pour le statut de la fonction publique. "Pour nos concitoyens, pour le pays, et pour les fonctionnaires de Bercy, et moi j'en suis un, le débat vaut mieux que tout ce qu'on en fait", a insisté Emmanuel Macron.
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