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Alain Duhamel : "Marine Le Pen a créé un incident à Strasbourg qui restera dans les mémoires"
REPLAY - ÉDITO - Alors que les dirigeants français et allemand s'exprimait devant les députés européens ce mercredi, la présidente du FN a traité François Hollande de "vice-chancelier" d'Angela Merkel.
Alain Duhamel
Crédit : Damien Rigondeaud
Pour la première fois depuis 1989, les dirigeants français et allemand se sont exprimés devant les députés européens ce mercredi 7 octobre. Succédant à François Mitterrand et Helmut Kohl, François Hollande et Angela Merkel ont appelé ensemble à l'unité de l'Union européenne face aux crises, comme celle de l'afflux de réfugiés sur le continent.
Cette intervention commune n'est pas seulement la recherche pour le couple franco-allemand d'un symbole d'unité pour Alain Duhamel. Ces deux pays ont un rôle décisif dans l'Europe, font l'Europe, "c'est une réalité" argue l'éditorialiste. L'un et l'autre ont par ailleurs dit dans des termes extrêmement proches, que depuis quelques mois, malgré toutes les difficultés qui existent, l'Europe était arrivé à sauver du naufrage la Grèce, à éviter une guerre en Ukraine, et maintenant à improviser, certes dans le désordre, une politique face à la crise migratoire. Il est par ailleurs amusant de comparer le type d'éloquence des deux orateurs note Alain Duhamel : modeste et empirique pour Merkel, plus lyrique et ambitieux pour Hollande.
L'Allemagne ne peut pas diriger seule l'Europe et n'existe que dans son lien avec la France, tout comme la France n'existe que dans son lien avec l'Allemagne
Alain Duhamel
Cette session parlementaire a également été marquée par un autre discours, celui de Marine Le Pen, qui a traité le président François Hollande de "vice-chancelier" d'Angela Merkel. Un "incident qui restera dans les mémoires" et qui prouve que, "d'une, la présidente du FN a une science exceptionnelle de l'incident de séance, deux, qu'elle a un type d'éloquence très violente mais parfaitement adapté à un type d'intervention ramassé comme celui là, trois, qu'elle est d'une discourtoisie absolue, et enfin quatre, qu'elle est d'une prétention phénoménale puisqu'elle se comparait à Angela Merkel, qui est quand même à la tête d'un pays puissant comme l'Allemagne depuis 10 ans".
Alain Duhamel se réjouit néanmoins de cette invective qui a permis au président de lui répondre avec beaucoup de vigueur, de verdeur et de plaisir. "On aimerait le voir plus souvent comme ça".
