Un homme de 68 ans comparaît devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis
depuis mercredi 7 février pour répondre à des accusations de viols et
d'agressions sexuelles sur des femmes lourdement handicapées. L'accusé est resté
impassible devant leurs récits des faits qui ont eu lieu dans une résidence de
Pantin accueillant des personnes très dépendantes, gérée par l'Association des
paralysés de France. Celui qui officiait par ailleurs comme diacre nie depuis le
début de l'affaire tout geste répréhensible.
Les femmes qui accusent l'aide-soignant d'avoir abusé d'elles sont apparues
extrêmement vulnérables du fait de leur lourd handicap. L'une ne pouvait dire
"non" qu'avec les yeux, l'autre avait peur de parler. Ses accusatrices, absentes
la veille à l'ouverture du procès, ont été amenées mercredi à la barre,
entourées de soignants.
La plus jeune, âgée de 28 ans, est aussi la plus handicapée. La cour a choisi
de ne pas l'interroger. Atteinte de leucodystrophie évolutive, elle a
progressivement perdu l'usage de ses membres et de la parole. Elle ne s'exprime
plus qu'en faisant "oui" ou "non" avec les yeux. "Elle devait avoir 16 ans quand
j'ai entendu pour la dernière fois le son de sa voix", explique sa mère.
C'est elle que la jeune femme demande à joindre le 28 mars 2016. Par
visioconférence, elle lui fait alors comprendre qu'elle a été agressée par l'un
des aides médico-psychologiques qui s'occupe d'elle. Une plainte est déposée, le
salarié mis à pied. Trois jours après, une autre résidente, une handicapée
moteur cérébrale âgée de 47 ans à l'élocution difficile, dénonce des viols et
des agressions sexuelles que ce même aide-soignant aurait commis en 2015.
J'en veux au foyer qui n'a pas fait le nécessaire quand j'ai parlé"
L'une des plaignantes
À la barre, à quelques pas de sa fille en larmes, la mère de la jeune femme a
raconté lui avoir dit que "grâce à son témoignage, elle a pu sauver" l'autre
résidente, qui a alors décidé de révéler de nouveaux faits. Cette dernière a
expliqué qu'elle avait auparavant trop "peur" de l'accusé et de ne pas être
crue.
Une troisième femme, lourdement handicapée, a affirmé avoir dénoncé auprès de
la direction de la résidence des attouchements entre 2002 et 2004, sans que cela
n'entraîne de sanction à l'égard de l'accusé. "J'en veux, dit-elle, au foyer qui
n'a pas fait le nécessaire quand j'ai parlé. Je trouve ça dégueulasse."
Interrogé, l'accusé tranche : "C'est une menteuse." Le verdict est attendu
jeudi.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte