En première instance, celui qui est présenté comme le "tireur fou de 'Libé'" avait été qualifié de "loser doublé d'un lâche" par le procureur de la République. Abdelhakim Dekhar est jugé en appel à partir de ce mardi 4 septembre, et jusqu'au 13, après avoir été condamné à 25 ans de réclusion criminelle en novembre 2017. Il comparaît pour tentatives d'assassinat, enlèvement et séquestration.
En novembre 2013, Abdelhakim Dekhar avait semé l'angoisse pendant cinq jours dans Paris et ses alentours. Armé d'un fusil à pompe, il avait tenté de s'en prendre à des journalistes chez BFMTV, puis avait tiré sur un assistant photographe dans le hall du journal Libération, avant d'ouvrir le feu devant la Société Générale dans le quartier d'affaires de La Défense et de prendre brièvement en otage un automobiliste.
Pour son avocat Hugo Lévy, la peine prononcée fin 2017 est "excessivement lourde". "Il n'y a pas eu mort d'homme", argue-t-il. Sollicitée pour ce nouveau procès, à l'issue duquel Abelhakim Dekhar peut être condamné à la perpétuité, la défense s'est refusée à tout commentaire.
Comment cet homme de 52 ans, déjà condamné dans un dossier criminel - il avait fourni une arme à Florence Rey et Audry Maupin, deux amoureux d'ultra-gauche auteurs d'une équipée meurtrière dans Paris en 1994 - expliquera-t-il cette fois son passage à l'acte ?
En première instance, il avait assuré vouloir "intimider", pas tuer. Il souhaitait "scénariser" son suicide et espérait "une mort romantique" sous les balles de la police, avait-il juré. Pourtant à chaque étape de son périple, il avait rapidement pris la fuite, sans attendre l'arrivée des forces de l'ordre.
Sa traque avait pris fin au bout de cinq jours : dénoncé par son hébergeur, les policiers l'avaient retrouvé à demi-conscient dans une voiture, entouré des médicaments qu'il venait d'avaler.
J'ai confondu mon désespoir avec ma pensée politique
Abdelhakim Dekhar, le "tireur de 'Libé'"
Dans le box, Abdelhakim Dekhar avait mis sa dérive sur le compte de problèmes familiaux : la séparation d'avec ses enfants car sa compagne l'accusait de violences, la mort de son frère. "J'ai confondu mon désespoir avec ma pensée politique", avait avancé celui qui se considère comme un "intellectuel".
Face à juge d'instruction, il s'était montré peu disert, évoquant un "combat politique" pour expliquer ses gestes. En 2008, dans une lettre, il appelait à "combattre les journalopes où qu'ils soient". Les enquêteurs l'ont décrit comme un homme violent, un "menteur pathologique".
"Avec Dekhar, on ne s'attend jamais à rien", a estimé Pierre-Randolphe Dufau, l'avocat du rédacteur en chef de BFMTV visé par l'accusé. "À chaque fois, il nous livre un charabia tantôt idéologique, tantôt infantile, tantôt insincère. Sa rancœur sociale est sans doute le mobile de toute cette violence".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte