La situation reste pour le moins confuse au Zimbabwe, après le coup de force contre le président Mugabe. Une photo prise à Harare, sa capitale, en témoigne. Elle évoque Tian'anmen, ou encore l'entrée des chars russes dans Prague en 1968, mais nous sommes bien mercredi 15 novembre sur un boulevard d'Harare. Deux jeunes filles traversent comme si de rien n'était. Elles portent leur sac à dos pour aller en cours. Scène banale. Mais, à leur gauche, un char de l'armée stationne. Canon pointé.
Sur le véhicule, deux soldats discutent. Un troisième monte la garde. L'image est signée par le photographe de l'AFP Jekesai Njikizana. "Il ne s'agit pas d'un coup d'État", assurent les militaires qui interviennent dans la nuit à la télévision. Si ce n'est pas un coup d'État, ça y ressemble en apparence. Les militaires ont pris le contrôle de la capitale. Le président du pays, Robert Mugabe, est détenu chez lui.
Cette population qui vaque à ses occupations, opposée à un régime qui vacille... Un net contraste. "La vie continue, les gens attendent, considérant de toute façon que ça ne peut peut-être pas être pire, que cette situation ne changera pas grand chose à leur vie quotidienne. La population en général voit surtout la dégradation complète de la situation économique depuis quelques années", analyse Virginie Roiron, spécialiste du Zimbabwe et maître de conférence à Sciences Po Strasbourg.
Mais à 93 ans, Robert Mugabe n'entend pas lâcher le pouvoir. Celui qui tient les rênes du pays depuis 37 ans se livre à un véritable bras de fer avec les militaires. Il a fait sa première apparition publique depuis mercredi ce vendredi 17 novembre au matin. Alors que les tractations se poursuivent en coulisses.
C'est le limogeage du vice-président Emmerson Mnangagwa qui a mis le feu au poudre au début du mois de novembre. Robert Mugabe voulait imposer à sa place son épouse, la très impopulaire et extravagante Grace. "Ce n'est pas une révolution, ce n'est pas un coup d'État, explique Virginie Roiron. L'objectif était de se débarrasser de Grace Mugabe. (...) C'est quand même la première fois que l'armée, qui était avec (Robert Mugabe), s'oppose à lui". Plusieurs proches du président zimbabwéen ont été arrêtés, lui est rentré dans son pays, où une élection présidentielle reste, normalement, prévue l'année prochaine.
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