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            Des casques bleus à Bangui, le 8 octobre 2014.
Crédit : PACOME PABAMDJI / AFP
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Des Casques bleus ont échangé de l'argent 
ou des téléphones contre des faveurs sexuelles de centaines de femmes en Haïti 
et au Liberia, indique un rapport interne de l'ONU, par ailleurs vivement 
critiquée pour sa gestion des accusations d'agressions sexuelles d'enfants en Centrafrique.
L'expérience des missions de paix de l'ONU en Haïti (Minustah) et au Liberia 
(Unmil) "démontre que ces échanges à caractère sexuel sont répandus et pas assez 
dénoncés", souligne le rapport des services de contrôle interne de l'ONU 
(OIOS). Le document, encore confidentiel et daté du 15 mai, a été obtenu par l'AFP et 
doit être publié sous sa forme définitive la semaine prochaine.
La divulgation de ce rapport intervient quelques jours après la décision du 
secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de lancer une enquête externe indépendante sur la façon dont l'organisation internationale a géré une affaire d'agressions sexuelles présumées d'enfants en République centrafricaine par des 
soldats étrangers, notamment français, non mandatés par l'ONU.
Selon le rapport de l'OIOS, 231 femmes haïtiennes ont indiqué avoir eu des 
relations sexuelles avec des Casques bleus en échange de services ou 
de biens matériels (chaussures, vêtements, téléphones, ordinateurs portables, 
parfums). Pour les femmes en zone rurale, ce sont "la faim, le manque d'abri et la 
pénurie de produits de première nécessité et de médicaments qui sont fréquemment 
cités comme facteur déclenchant". Selon une autre enquête menée à Monrovia auprès d'un échantillon de 489 
femmes âgées de 18 à 30 ans, "plus d'un quart (...) avaient procédé à des 
transactions sexuelles avec les Casques bleus, généralement pour de 
l'argent".
Il s'agit d'une violation flagrante des règles des Nations unies, qui 
affirment pratiquer une "politique de tolérance zéro" envers les abus sexuels 
dans leurs missions et "réprouver fermement les relations sexuelles" entre les 
Casques 
bleus et les populations qu'ils protègent. A Haïti, seulement sept femmes connaissaient ces règles onusiennes et aucune 
n'avait connaissance de l'existence d'une ligne téléphonique confidentielle pour 
dénoncer de tels abus.Le problème reste récurrent dix ans après le lancement par l'ONU d'une 
stratégie pour lutter contre les abus sexuels dans ses missions, qui regroupent 
aujourd'hui près de 125.000 Casques bleus à travers le monde.
Les accusations d'abus ou d'exploitation sexuels (480 recensées entre 2008 
et 2013) sont en baisse depuis 2009, mais une hausse a été constatée en 2012 et 
2013. Sur la période 2008-2013, elles concernent pour un tiers des mineurs.
Quatre des 16 missions de l'ONU sont particulièrement concernées: Haïti, 
République démocratique du Congo, Liberia, et Soudan et Soudan du Sud. Ces 
accusations visent en premier lieu les militaires. Mais les civils, qui 
représentent 17% du personnel des missions, génèrent 33% des accusations.
En réaction au rapport, un haut responsable du département de Maintien de la 
paix de l'ONU, Atul Khare, a fait valoir  que la baisse du nombre 
des plaintes "tendait à prouver que les efforts de l'ONU pour prévenir 
l'exploitation sexuelle dans ses missions produisaient certains résultats 
positifs".
    
    
    
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