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Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à la tribune du Parlement, le 27 mai 2014
Crédit : AFP / ADEM ALTAN
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Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été élu dimanche président à 52% des voix, et ce dès le premier tour d'un scrutin disputé pour la première fois au suffrage universel direct. Ancien maire d'Istanbul, il avait pris la tête du parti islamo-conservateur "Pour la justice et le développement" (AKP) en 2001, avant d'être élu Premier ministre en 2003.
En Turquie, ses fidèles le vénèrent autant que ses critiques le haïssent. Recep Tayyip Erdogan s'est imposé en onze ans comme un maître absolu, mais de plus en plus contesté. Comme l'a prouvé ce nouveau succès, le dirigeant turc reste de très loin, à 60 ans, l'homme politique le plus populaire et le plus charismatique de son pays depuis Mustafa Kemal Atatürk, l'emblématique père de la République.
Il est le mâle dominant de la politique turque
Un diplomate à l'AFP
"Il est le mâle dominant de la politique turque", résume un diplomate. Dans l'esprit de la majorité religieuse et conservatrice du pays, il est celui qui leur a permis de bénéficier d'une décennie de forte croissance économique et d'une stabilité politique dont ils avaient perdu l'habitude.
Élu maire d'Istanbul en 1994, il triomphe en 2002 lorsque son Parti de la justice et du développement (AKP) remporte les législatives. Et devient Premier ministre un an plus tard, une fois amnistiée une peine de prison qui lui avait été infligée pour avoir récité en public un poème religieux.
Pendant des années, son modèle de démocratie conservatrice, alliant capitalisme libéral et islam modéré, enchaîne les succès, dopé par la croissance "chinoise" de son économie et sa volonté d'entrer dans l'Union européenne (UE).
Mais depuis un an, Erdogan est aussi devenu la figure la plus contestée de Turquie. Dénoncé comme un "dictateur" dans la rue pendant les émeutes de juin 2013, il est considéré comme un "voleur" depuis sa mise en cause, l'hiver dernier, dans un scandale de corruption sans précédent qui a fait trembler son régime sur ses bases.
Et ses décisions de bloquer l'accès aux réseaux sociaux Twitter et YouTube ont suscité une avalanche de protestations, en Turquie comme dans les capitales étrangères. "Il a définitivement perdu toute légitimité pour diriger ce pays", répète à l'envi son principal opposant, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu.
C'est en cultivant cette image d'homme fort, proche des préoccupations du Turc de la rue, que ce gamin des quartiers modestes d'Istanbul a gravi les marches du pouvoir.
Faute d'adversaire à sa mesure, Recep Tayyip Erdogan se prépare désormais à diriger le pays depuis une présidence "forte" qui, après celle modérée exercée par son compagnon de route Abdullah Gül, s'annonce tendue, heurtée et partisane.
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