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Taïwan : le recours à la force "reste une option" pour la Chine
Après la perte de vitesse du parti pro-chinois à Taïwan, Pékin s'inquiète et affirme ne pas exclure le recours à la force militaire pour résoudre "cette situation embarrassante".
Le drapeau de Taïwan (illustration)
Crédit : Mandy Cheng / AFP
La Chine ne "laissera pas le problème de Taïwan irrésolu trop longtemps" et "ne renoncera pas" à utiliser la force, a affirmé un général chinois peu après une déroute électorale du parti taïwanais au pouvoir, favorable au rapprochement avec Pékin.
"La question taïwanaise ne restera pas longtemps sans solution", a assuré le général Liu Jingsong, selon des propos rapportés samedi 6 décembre par le journal d'Etat Global Times sur son site en chinois.
[L]es moyens militaires quand c'est nécessaire, cela reste une option.
Le général chinois Liu Jingsong
"Nous ne renoncerons absolument pas à l'usage de la force, et pour ce qui est du recours légitime à des moyens militaires quand c'est nécessaire, cela reste une option", a développé le général Liu. "Cette situation embarrassante ne peut pas se poursuivre", a-t-il insisté.
Le parti sino-sceptique remonte
Ces propos interviennent moins d'une semaine après une déroute du Kuomintang (KMT) au pouvoir à Taïwan, dans des élections locales organisées le week-end dernier dans l'île, de facto indépendante de la Chine depuis 1949.
Le parti du président taïwanais Ma Ying-jeou n'a recueilli que 40,7% des voix contre 47,5% à la formation de l'opposition, le Parti démocratique progressiste (DPP), traditionnellement très sceptique par rapport à Pékin.
A l'inverse, depuis l'arrivée au pouvoir du KMT en 2008, le dégel des tensions et des échanges s'est accru entre la Chine et Taïwan. Pékin et Taipei ont d'ailleurs noué en février un dialogue historique de leurs gouvernements, pour la première fois depuis six décennies.
La Chine croit à la réunification
La défaite du KMT laisse donc craindre, pour les observateurs, une remise en question du réchauffement des relations sino-taïwanaises.
Selon le général Liu, "peu importe qui a le pouvoir politique à Taïwan, il n'y a qu'un chemin possible : oeuvrer au développement de relations pacifiques, et finalement concrétiser la réunification". Pékin, qui considère Taïwan comme lui appartenant, surveillait de près le scrutin du week-end dernier.
Une bonne partie de l'opinion publique taïwanaise, à l'inverse, s'inquiète de plus en plus de l'influence chinoise grandissante sur l'île. Un projet d'accord de libre-échange avec Pékin avait d'ailleurs provoqué d'importantes manifestations en mars dernier et une occupation du Parlement de Taipei.
