C'est un triste anniversaire. La Syrie entre aujourd'hui dans sa cinquième année de guerre. Un conflit qui a fait près de 220.000 morts et 4 millions de réfugiés. Un pays est notamment prisé par ces derniers, le Liban. Là-bas, une personne sur cinq est réfugié ce qui correspond à la plus grande concentration de réfugiés par habitant au monde. Un poids trop lourd pour le pays alors qu'un million de personnes vivent dans des conditions misérables.
Les check-points sont nombreux dans cette région. À dix kilomètres de la Syrie, la vallée de Bekka accueille l'un de ces camps. Zherela, et sa famille de neuf personnes, a installé sa tente de fortune au milieu d'une vingtaine d'autres où les personnes s'entassent entre la partie cuisine et la partie nuit faite de mince matelas de mousse. "C'est mon deuxième hiver, celui-ci était très froid. Plein de tentes sont tombées sous le poids de la neige. Quand il pleut ou quand il neige, l'eau ruisselle dans la tente. On est obligé de s'entasser dans un coin de la tente pour dormir au sec.", raconte la jeune femme qui vit ici depuis un an.
Pour toute aide, elle reçoit, chaque mois, 18 euros par personne. L'ONG Oxfam a aussi installé des citernes d'eau et des latrines. Mais tout est compliqué, y compris se laver raconte Khalef, dont la femme est enceinte de six mois. "Ici dans la cuisine, on se lave dans ce grand plat en fer, tout le monde doit alors sortir parce qu'on ne peut pas fermer de porte, faut faire attention de ne pas mettre de l'eau partout pour ne pas tout transformer en boue", raconte-t-il. Il faut dire que si les plus riches ont les moyens de se payer un appartement, les économies fondent à vue d’œil alors que la guerre et l'interdiction de travail qui va avec dure.
Et pour cette pièce où l'on vit à 12, je paye 100 dollars par mois sans compter l'eau et l’électricité
Jomaa, réfugié près de Tripoli
Dans le nord du Liban, près de Tripoli, les conditions sont similaires. Des familles de Homs ont trouvé là un abri en dur mais le sort de Jomaa n'est guère enviable. "Avant c'était un grand poulailler. Quand on est arrivé il n'y avait que du plastique pour séparer les familles. Ce n'est que plus tard que ces séparations en bois ont été installées avec les ONG. Et pour cette pièce (3 mètres sur 4) où l'on vit à 12, je paye 100 dollars par mois sans compter l'eau et l’électricité", détaille-t-il. Un préfabriqué sans chauffage où l'on sent encore l'odeur des poules.
Les enfants, qui constituent avec les femmes 75 % des réfugiés, tombent malade comme le bébé de Hannan. "Ca fait dix jours qu'il a dû mal à respirer mais je n'ai pas d'argent pour l’hôpital. La nuit il fait tellement froid qu'il a de la fièvre. Je lui mets un peu d'eau froide sur le front pour faire tomber sa température mais comme il fait froid, ce n'est pas bon. Je ne sais plus quoi faire", déplore-t-elle.
J'ai fuit la mort là bas pour venir trouver la mort ici
Khalef, réfugié près de Tripoli
Les aides restent très limitées. Le nombre de réfugiés a été multiplié par douze alors que l'aide internationale a été multipliée par trois. Autre problème ? De nombreux réfugiés ne sont pas répertoriés, ils ne reçoivent alors aucune aide. "J'ai fui la mort là-bas pour venir trouver la mort ici. Il aurait mieux valu que nous mourrions tous là-bas dans un raid aérien. Ici on meurt lentement chaque jour", regrette Khalef qui a voulu éviter les bombardements de Rakka. Et si la communauté internationale ne réagit pas, ils seront sans doute de plus en plus nombreux à tenter la traversée de la Méditerranée.
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