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Saad Hariri, ancien Premier ministre libanais
Crédit : ANWAR AMRO / AFP
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C'est une histoire de meurtre, d'honneur et d'argent. Hamlet au pays du cèdre. Le drame se noue le 14 février 2005. Ce jour-là, le père de Saad, Rafic Hariri, est tué dans l'explosion d'une voiture piégée. La foule acclame Bahaa, le fils aîné, mais Bahaa est le mal-aimé de la famille. Sale caractère, brusque, cassant... On le tient pour responsable de la mort du plus jeune frère, tué en 1990 alors qu'ils faisaient la course en Porsche tous les deux dans les rues de Boston.
C'est donc le cadet, Saad, qui est choisi pour succéder au patriarche. Un peu malgré lui. Et sous la pression du roi Abdallah d'Arabie Saoudite et de Jacques Chirac, grand ami du Premier ministre assassiné. Saad n'a que 35 ans, un diplôme d'économie de l'université de Georgetown et une réputation de gentil play-boy. Mais il a un nom : Hariri.
Il n'est pas si simple de reprendre le flambeau. Drame shakespearien mais choix cornélien entre la vengeance personnelle et le le bien public. Saad est obligé de composer avec le Hezbollah, suspect numéro un de l'assassinat de son père. L'allié saoudien lui impose même un voyage à Damas où il doit embrasser Bachar al Assad. L'une des nombreuses couleuvres qu'il devra avaler
Ses opposants parlent d'un Premier ministre télécommandé, à la botte de Ryad. Rafic Hariri était un self made man charismatique, Saad apparaît comme un héritier sans envergure. Au début, il reçoit ses visiteurs avec un portrait de son père posé près de lui. On se moque de son arabe hésitant, lui qui passe le plus clair des son temps à l'étranger. En Suisse pour le ski, en Sardaigne pour le soleil. En France, dont il a pris la nationalité, et en Arabie où il est né. L'Arabie, où vivent sa femme et ses trois enfants. L'Arabie, où son père a fait fortune.
Fortune dont il a aussi hérité, en partie. Un empire immense : des sociétés immobilières, des médias comme Future TV et puis Saudi Oger, ex-filiale d'un groupe français rachetée par Rafic Hariri, qui en a fait un géant du BTP.
Aujourd'hui, le géant est à terre, car l'Arabie n'a plus les fonds pour financer de grands travaux. Saad a dû licencier à tour de bras, les salaires n'ont pas été payés pendant des mois. Il doit près de 15 millions d'euros à ses 240 salariés français. 15 millions, pour une fortune personnelle estimé à plus d'un milliard de dollars. Va-t-il piocher dans sa cassette ? Ça, c'est du Molière.
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