Après un long voyage depuis Zurich, le mardi 16 avril 1917, le train entre dans la gare de la capitale, Petrograd. À son bord, Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine. Il est le fondateur d’un petit parti qui ne compte encore pour rien dans les événements de la Révolution. Sur le quai, Lénine est accueilli par des membres du comité central bolchevique. Une escouade de militaires présente les armes. Gêné par cette organisation un peu bourgeoise, Lénine se presse, entre les bouquets de fleurs et les hommages, vers la sortie.
Soudain, de solides gaillards l’empoignent et le hissent sur le toit d’une voiture blindée. Lénine comme une Rockstar ! Pour la première fois, il contemple la masse d’ouvriers, de soldats, de chômeurs de la capitale : son prolétariat, ceux qui ont pour seule richesse leurs enfants. Il leur dit : "La guerre de rapine impérialiste" est un "massacre honteux" voulu par "les rapaces capitalistes" ; "Vive la Révolution socialiste mondiale". Sa dernière phrase achevée, sous les vivats, la voiture blindée s’éloigne lentement avec Lénine encore debout sur son toit telle une figure de proue.
Pour les témoins de l’événement, un mouvement est en marche que rien ne saurait arrêter. Rien ? Pas vraiment… Dans les mois qui suivent, le parti bolchevique peine à se faire reconnaître. Aux élections, il reste très minoritaire. Hostile au gouvernement provisoire, Lénine mise tout sur une stratégie de rupture. Son programme est populiste. Contre tous les autres partis, il réclame la paix.
Il exige que les terres occupées par les paysans leur soient officiellement attribuées. Il veut en finir avec le patronat dans les usines. Tous ces points correspondent exactement à ce que le peuple a envie d’entendre. Ces mots d’ordre, les agitateurs communistes les répètent dans les conseils, ces fameux soviets, qui ont fleuri depuis février dans les usines, les régiments ou les petites communautés villageoises.
Lénine veut le pouvoir tout de suite. Mais ses intrigues échouent. Il doit fuir se cacher en Finlande pendant l’été. Il rentre début octobre dans la capitale sous une fausse identité, déguisé avec une perruque. Il a même rasé sa barbe. Il charge Trotski, revenu en mai et élu président du soviet de Petrograd, de réorganiser sa milice, les gardes rouges. Trotski court d’usine en usine galvaniser les ouvriers. Un comité militaire révolutionnaire du soviet de Petrograd est créé pour coordonner les opérations. Maintenant, le coup d’Etat peut avoir lieu.
Le 6 novembre, les régiments soumis au Comité militaire révolutionnaire occupent les points stratégiques et les gardes rouges établissent des contrôles dans les rues. Le gouvernement, coupé du monde dans le palais d’hivers, tout juste défendu par des élèves officiers et le bataillon féminin, se rend après l’assaut des bolcheviques, la nuit du 8 novembre. Six mois après son retour en Russie, Lénine triomphe et impose pour la première fois un régime politique entièrement construit sur une idéologie, le communisme. La révolution change de sens.
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