C'était il y a un siècle, en 1917. Mais quel siècle et quelle année exceptionnelle ! Depuis 1914, la guerre sème partout la mort et le malheur. Elle souffle sur le monde comme le vent dévore une braise. Le tsar Nicolas II a voulu cette guerre. La Russie paraît grande alors. Presque invincible. Le Tsar a des objectifs clairs. Prendre des terres à l’adversaire héréditaire ottoman, soutenir ses alliés slaves dans les Balkans, accroître son influence en Europe. L’Allemagne et l’Autriche vont être les dindons de la farce.
Nicolas II mobilise ses troupes le 30 juillet 1914 et donne le prétexte à l’Allemagne de déclarer la guerre à la France et l’Angleterre, alliées de la Russie. Au début, la guerre est belle pour lui. En quelques jours, les Allemands battent en retraite. Si vite que l’armée russe s’offre une promenade de santé en Prusse orientale. Mais soudain, tout bascule. Grâce à leurs petits avions d’observation, les Allemands ont pu repérer la distance entre les armées tsaristes et utiliser cette brèche pour les attaquer séparément.
Le 30 août, Nicolas II apprend par télégramme la terrible défaite de Tannenberg. Une armée entière massacrée dont le commandant a préféré se suicider devant ce désastre. D’un coup, toute la misère de cette armée apparaît. Les trois millions de réservistes mobilisés ne sont pas tous armés de fusils. Les nouveaux soldats doivent ramasser leurs armes sur les corps de leurs camarades morts. Le moral s’effondre.
Début 1917, la situation empire. L’armée allemande s’est encore avancée vers Petrograd, la Saint-Pétersbourg d’aujourd’hui. La guerre pèse sur la ville. Il y a d’abord ces régiments de jeunes recrues qui affluent pour compenser les pertes. Ils sont la chair à canon qui doit ralentir l’ennemi. Ce sont des paysans, des moujiks, arrachés à leur terre, sûrement pas des militaires, malgré leurs uniformes. Il y a ensuite les usines d’armement. Elles manquent de matières premières, et doivent parfois débaucher les ouvriers qui se retrouvent alors sans argent. Et les réfugiés, enfin, chassés par l’ennemi, ils vivent de la mendicité.
Le Tsar veut l’ignorer, mais la faim est là, ajoutée à la peur. Déjà, la rue gronde, manifeste. Le 11 mars, une véritable émeute mobilise tous les laissés-pour-compte. Les élites sont prises de panique car le tsar est parti sur le front. Nicolas II reste sourd aux événements. Quand le président de son parlement le somme d’agir, il se moque et ne répond même pas.
Le soulèvement s’amplifie, gagne l’armée. Le tsar décide alors de quitter le quartier général, de rejoindre sa famille. C’est dans le train qu’il découvre la situation réelle. Les voies sont bloquées. Impossible d’avancer. Dans son wagon, les généraux le pressent d’abdiquer pour sauver le trône.
Presque las, Nicolas cède le 15 mars et renonce à la couronne pour lui et son fils. Et le lendemain, son frère, le prince Michel, renonce aussi.L’empire s’effondre. En moins de 5 jours disparaît la dynastie des Romanov, vieille de trois siècles. La révolution est en marche…
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