La Grèce est en passe de dire non au plan de ses créanciers. Les Grecs votaient ce dimanche 5 juillet pour ou contre les propositions des créanciers (FMI, BCE, Commission européenne) lors d'un référendum annoncé une semaine plus tôt. Trois heures après la fermeture des bureaux de vote, la tendance est à une victoire du "non". Peu avant 21h, la moitié des bulletins de vote avaient été dépouillés et donnaient le non en tête à 61,21% contre 38,74% au oui.
Le non devrait atteindre plus de 61%, a déclaré le responsable de la société informatique chargée du comptage des voix pour le ministère de l'Intérieur alors que le comptage est toujours en cours.Dès la clôture du scrutin à 18 heures heure française, les sondages par téléphone dessinaient déjà une victoire du "non".
Une bonne nouvelle pour le Premier ministre grec Alexis Tsipras qui appelait cette semaine son peuple à voter "non" pour un "meilleur accord". Son ministre des Finances avait même assuré qu'il démissionnerait en cas de victoire du "oui". Le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos, allié de coalition du gouvernement d'Alexis Tsipras, a immédiatement réagi à ces premières estimations sur Twitter en jugeant que "le peuple grec a prouvé qu'il n'est pas soumis au chantage, à la terreur, et la menace, la démocratie a gagné".
Si ce référendum s'apparentait plus à "un oui ou non à l'Europe", le gouvernement grec a confirmé son intention de se remettre immédiatement à la table des négociations. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Sakellaridis a assuré ce dimanche que "les initiatives pour arriver à un accord" entre Athènes et ses créanciers UE et FMI "allaient s'intensifier à partir de ce soir". Il a également déclaré qu''un grand travail de préparation a été fait pour arriver à un accord (...) la Banque de Grèce va envoyer une demande ce soir à la BCE, nous pensons qu'il y a des arguments solides pour faire remonter (le plafond de) l'ELA", l'aide d'urgence aux banques grecques qui sont fermées depuis une semaine et risquent de manquer rapidement de fonds.
Pour le ministre des Finances, cette victoire est "un outil qui servira à tendre une main coopérative à nos partenaires", en assurant que dès lundi le gouvernement va œuvrer pour "trouver un terrain d'entente" avec l'UE et le FMI. "Nous allons négocier d'une manière positive avec la Banque centrale européenne et la Commission européenne", a indiqué Yanis Varoufakis alors que près de deux tiers des bulletins dépouillés donnent une nette avance du non à 61%, contre 38% pour le oui.
Alexis Tsipras s'est par ailleurs entretenu ce dimanche soir avec François Hollande. Selon la télévision publique Ert, l'entretien entre les deux dirigeants a porté sur les moyens "de tonifier les négociations" entre Athènes et ses créanciers, UE et FMI, après l'échec des discussions lors de l'Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro) le 25 juin, qui avait précédé l'annonce du référendum. Le président français rencontrera par ailleurs lundi soir Angela Merkel pour parler de la situation grecque.
Personne ne peut ignorer la détermination d’un peuple à prendre son destin entre ses mains
Alexis Tsipras
Dans la matinée, le Premier ministre grec avait voté dans le bureau de Kypséli, poursuivis par une horde de journalistes. Ce dernier est entré dans la salle de vote tout sourire, sa voix couverte par les cris "Oxi, Oxi, Oxi" (non en grec) des nombreux soutiens qui avaient fait le déplacement. Chemise blanche, pantalon bleu, décontracté, Alexis Tsipras a réaffirmé à sa sortie de l’isoloir que "personne ne peut ignorer la détermination d’un peuple à prendre son destin entre ses mains".
Dans les salles de classe aux murs recouverts de dessins d'enfants et de planisphères, un assesseur commente, le regard triste : "C'est un mauvais jour pour la Grèce, mais on espère que ça ira mieux". Pour les soutiens du gouvernement, cocher OXI (non) sur le bulletin de vote, c'est refuser les propositions "insupportables" des créanciers, résume Eva, une pédiatre qui refuse de "dire amen aux banquiers et aux créanciers". "Quand nous avons accepté d’entrer dans l’UE, c’était pour en être un membre égal aux autres. Les Grecs sont un peuple fier, et nous ne voulons pas prendre les ordres de la chancelière allemande", Angela Merkel, que beaucoup jugent responsable des mesures d'austérité subies en Grèce, abonde Vassilis.
L'ex-Premier ministre grec Antonis Samaras, chef du principal parti d'opposition grec, Nouvelle Démocratie (conservateurs), a annoncé ce dimanche soir sa démission, après la victoire massive du non au référendum par environ 60%.
"Je comprends que notre parti a besoin d'un nouveau départ, dès aujourd'hui je démissionne de la direction", a indiqué Antonis Samaras, qui avait été Premier ministre au pic de la crise, entre juin 2012 et janvier 2015, avant d'être battu par l'actuel Premier ministre Alexis Tsipras.
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