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Procès Pistorius : polémique autour d'une reconstitution vidéo du meurtre
Une vidéo présentant une reconstitution du meurtre dont est accusé Oscar Pistorius a été diffusée par une chaîne de télévision australienne, suscitant la polémique.
L'athlète sud-africain Oscar Pistorius sur un banc de la salle d'audience du tribunal de Pretoria, le 3 juillet 2014
Crédit : AFP / JEROME DELAY
Oscar Pistorius, poursuivi pour le meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp en février 2013, a participé à une reconstitution de la nuit du drame. Effectuée pour les besoins de l'enquête, la vidéo a fuité sur une chaîne de télévision australienne, une diffusion qui pose problème car le procès est toujours en cours.
Dans la courte animation vidéo que Channel 7 s'est procurée - "illégalement", selon l'avocat de Pistorius, Brian Webber -, on voit l'athlète marcher sur ses jambes amputées, son arme pointée droit devant lui lorsqu'il fait feu sur la porte fermée des toilettes. Sa sœur Aimée interprète le rôle de Reeva Steenkamp.
La reconstitution était visible ce lundi 7 juillet au matin sur le site du Sydney Morning Herald, autre média australien. C'est l'une des rares fois où on voit son corps handicapé. L'athlète de 27 ans apparaît en short et ses moignons de jambes ne sont pas cachés par un pantalon ou des prothèses.
Pistorius agile, même sans ses prothèses
Les images ont été réalisées pour la défense par la société américaine The Evidence Room, spécialisée dans les reconstitutions 3D de scènes de crimes ou d'accidents. Channel 7 n'a pas expliqué comment elle se l'est procurée.
Ces images contredisent le témoignage du médecin du sport Wayne Deman qui a expliqué la semaine dernière que Pistorius, double amputé, était très vulnérable et fort peu mobile sans ses prothèses.
Possible suspension du procès
Pour autant, la vidéo ne pourra être prise en considération par la juge en charge du procès que si la défense ou l'accusation l'ajoutent au dossier.
Selon un professeur de droit à l'Université du Witwatersrand, Stephen Tuson, cité par le quotidien The Times, la juge pourrait théoriquement décider d'interrompre le procès après la fuite de la vidéo.
Pistorius, qui plaide non coupable, soutient depuis le début qu'il a abattu son amie Reeva Steenkamp par accident en croyant affronter un cambrioleur caché dans ses toilettes, alors que l'accusation affirme qu'il s'était disputé avec elle.
