À 92 ans, le vieux sage du parti républicain va donc voter pour la candidate démocrate Hillary Clinton, la femme de Bill Clinton qui l'a battu en 1992 à la présidentielle et à qui il a dû céder son fauteuil dans le Bureau ovale. L'information avait fuité lundi 19 septembre. Mais comme elle était rapportée par un membre de la famille Kennedy, cette rumeur était prise avec des pincettes.
Les Kennedy, les Bush, les Clinton - les trois grandes dynasties politiques américaines de ces cinquante dernières années - se croisent parfois dans les villas d'été des stations balnéaires de la Nouvelle-Angleterre. Comme Kennebunkport dans le Maine, le fief du clan où l'ancien président réside plusieurs mois par an. C’est là que George Bush "père" a annoncé devant plusieurs dizaines de personnes qu’il changeait de camp. Cela a été confirmé par des proches du clan Bush. Il votera donc pour la première fois de sa vie à "gauche", pour Clinton.
Le milliardaire représente tout ce que George Bush déteste. Les deux présidents Bush, père et fils, se sont mis en retrait de leur parti à cause de Trump ces derniers mois. Plusieurs de leurs anciens proches conseillers ont déjà annoncé leur soutien à Hillary Clinton. Comme l’explique l’un d’entre eux, c’est la seule à avoir "la sagesse et l'expérience" pour mener le pays dans ces temps troublés.
Mais il y autre chose. Aussi étonnant que ça puisse paraître, les Bush aiment bien les Clinton. George Bush "père" avait laissé une lettre de conseils très confraternelle sur le bureau présidentiel lorsqu'il l'avait débarrassé pour accueillir Bill Clinton, qui venait de le battre.
Depuis que Bush "fils" a quitté la Maison Blanche, il est devenu assez ami avec Bill Clinton. Ils mènent des actions communes. Bush "fils" a dit un jour que "Bill était son frère d'une autre mère".
Un autre fils, Jeb Bush, était candidat à la primaire républicaine cette année. Il était même le favori avant l'émergence de Donald Trump, qui l’a non simplement battu mais humilié en mettant en cause sans cesse la famille. Depuis 1980, à l'exception de 2008 et 2012 les deux élections d'Obama, il y a eu les noms Bush ou Clinton sur les bulletins de vote de chaque présidentielle. C'est ce côté oligarchique que dénonce aussi Trump. Jeb Bush a dit qu'il ne voterait ni Trump ni Clinton.
Jeb Bush a enregistré un sketch hilarant pour les Emmy Awards, les Oscars de la télévision. On le voit au volant de la limousine présidentielle, en tenue de chauffeur de maître, se lamenter d'avoir été écrasé par Trump pour avoir mené une campagne trop gentille. C'est très drôle. Et finalement son père lui permet de prendre sa revanche sur le milliardaire.
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