Sept jours après le début des échanges, les discussions sur le nucléaire iranien coinçaient toujours sur plusieurs éléments majeurs mercredi 1er avril, même si des progrès ont été réalisés, selon les différentes délégations présentes à Lausanne. L'impression générale qui se dégageait au soir de de la 7e journée de négociations restait cependant floue, entre déclarations plus ou moins optimistes et constats de désaccords sur un dossier qui était censé trouver un premier épilogue mardi 31 mars.
Les grandes puissances (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne) ont repris mercredi matin des discussions pour "faire l'inventaire" et accorder leurs violons après une nuit quelque peu chaotique. Les chefs de la diplomatie chinois, français et russe ont tous quitté Lausanne entre mardi soir et mercredi matin, laissant leurs négociateurs sur place. Le "cadre général" d'un compromis dans les négociations nucléaires iraniennes existe mais il reste encore beaucoup de travail, a déclaré mercredi matin le chef de la diplomatie britannique, Philip Hammond, encore sur place.
Un diplomate allemand a indiqué de son côté que les négociations avec l'Iran bloquaient encore sur des questions importantes. "La nuit dernière, les discussions ont coincé sur plusieurs questions importantes. Les experts techniques ont travaillé toute la nuit. Maintenant les ministres font l'inventaire", a déclaré ce diplomate, jugeant toutefois qu'un accord était possible "avec de la bonne volonté".
La Chine pour sa part a appelé les grandes puissances et l'Iran à "rapprocher leurs positions pour parvenir à un accord" et à "donner une plus forte impulsion politique" aux négociations, selon un communiqué distribué par la délégation chinoise à Lausanne.
Au petit matin mercredi, le Russe Sergueï Lavrov avait affirmé qu'un accord de principe sur tous les points clés était en vue, tandis que son homologue iranien Mohammad Javad Zarif faisait état de "bons progrès".
Les Américains se sont juste limités à faire savoir que "tous les points clés n'étaient pas réglés", mais à Washington, la Maison Blanche a marqué mardi son impatience rappelant que l'option militaire était toujours "sur la table".
"Si l'Iran ne veut pas formuler les engagements" assurant que son programme a seulement une vocation pacifique, "alors nous devrons quitter la table de négociation et considérer quelles autres options pourraient être disponibles" a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest.
La France quant à elle est restée obstinément silencieuse, le chef de la diplomatie Laurent Fabius se bornant à faire savoir qu'il reviendrait à Lausanne si cela était "utile". L'objectif de l'accord est de s'assurer que l'Iran, dont le programme nucléaire inquiète la communauté internationale depuis le début des années 2000, ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions qui étranglent son économie.
Les négociateurs s'étaient fixé la date du 31 mars pour parvenir à un compromis historique sur ce dossier du nucléaire iranien qui plombe les relations internationales depuis 12 ans. Mais des points clés grippent la négociation depuis des mois, au premier rang desquels la durée de l'accord. Les grandes puissances souhaitent un cadre strict de contrôle des activités nucléaires iraniennes, particulièrement dans le domaine de la recherche et du développement, sur au moins 15 ans, mais l'Iran ne veut pas s'engager au-delà de 10 ans.
De même, la question de la levée des sanctions de l'ONU est aussi, depuis le début, un gros point de blocage. Les Iraniens voudraient voir tomber, dès la conclusion d'un accord, ces sanctions économiques et diplomatiques, jugées humiliantes. De leur côté, les grandes puissances veulent une levée graduelle de ces mesures liées à la prolifération nucléaire et prises depuis 2006 par le Conseil de sécurité de l'ONU.
En marge des discussions impliquant l'ensemble des grandes puissances, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, ont commencé une rencontre bilatérale pour tenter de débloquer les négociations, a annoncé un responsable américain.
Côté israélien, l'incertitude autour de l'issue des pourparlers a poussé le Premier ministre de l'État hébreu Benjamin Netanyahu, virulent opposant à tout compromis avec l'Iran, à donner de la voix pour la 4e journée consécutive. "C'est maintenant que la communauté internationale doit insister pour obtenir un meilleur accord", a t-il déclaré à Jérusalem, en avertissant que "les concessions" faites à Lausanne risquaient de déboucher sur "un mauvais accord qui mettrait en danger Israël, le Moyen-Orient et la paix dans le monde".
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