La stabilité de toute une région est sur le fil du rasoir. L'issue des négociations sur le programme nucléaire iranien entre Téhéran et les grandes puissances déterminera les relations en les Occidentaux et la République islamique. Ce marathon diplomatique entre jeudi 2 juillet à Vienne dans une dernière phase intense, qui pourrait s'étirer jusqu'à la date-limite du 20 juillet.
Un éventuel accord, qui serait l'une des avancées diplomatiques majeures de ce début de XXIe siècle, fixerait des limites au programme nucléaire iranien, pour en garantir son caractère pacifique. Il favoriserait aussi la normalisation des relations entre Occidentaux et la République islamique, dans un Moyen-Orient plus que jamais explosif, avec la progression des jihadistes de l'Etat islamique (EI) en Irak, et la guerre civile en Syrie.
A l'inverse, un échec replongerait les deux parties vers la confrontation, créant une nouvelle zone d'instabilité dans la région.
"Dans ce monde perturbé, la chance ne se présente pas souvent de trouver un accord pacifiquement", a lancé cette semaine le secrétaire d'Etat américain John Kerry: un accord "qui répondrait aux besoins exprimés publiquement par les deux parties rendrait le monde plus sûr, apaiserait les tensions régionales, et permettrait une plus grande prospérité."
Tant John Kerry que le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, ont évoqué la possibilité d'un accord "historique". Les "5+1" (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) et l'Iran se sont déjà retrouvés à cinq reprises à Vienne, pour tenter de trouver un accord d'ici au 20 juillet, délai d'expiration d'un accord provisoire conclu à Genève en novembre.
Les divergences restent toutefois considérables. Les "5+1" demandent à Téhéran de réduire drastiquement ses activités nucléaires, pour rendre impossible la construction d'une arme nucléaire, ce qu'a toujours nié Téhéran. Cela inclurait une limitation des capacités d'enrichissement d'uranium.
La République islamique n'est pas prête de son côté à renoncer à cette technologie, source de fierté nationale, même si les "5+1" et les Nations unies sont prêtes en échange à lever les sanctions qui étranglent son économie.
Nous ne braderons pas nos avancées technologiques
Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères
Lors de la dernière série de négociations du 16 au 20 juin, les deux parties ont commencé la rédaction de l'accord final, mais le marchandage sur les problèmes épineux du dossier -- le nombre de centrifugeuses et le rythme de levée des sanctions -- a été repoussé à plus tard. La République islamique "n'a rien à cacher" de son programme atomique "mais nous ne braderons pas nos avancées technologiques", a averti Mohammad Javad Zarif dans une tribune au Monde.
Dans le quotidien français, Mohammad Javad Zarif refait l'historique de ce dossier qui empoisonne depuis dix ans les relations internationales. Il rappelle en détail les efforts consentis par l'Iran pour faire la transparence sur ses activités et plaide à nouveau que son pays, pour des raisons "morales", "religieuses" et "stratégiques", ne veut pas la bombe.
Il tente enfin de démontrer que les sanctions infligées à l'Iran n'ont pas empêché la poursuite d'un programme nucléaire civil et met les grandes puissances en garde contre "l'illusion" que l'Iran pourrait renoncer à celui-ci.
En théorie, le délai de négociation pourrait être prolongé d'un commun accord, jusqu'à un maximum de six mois, et certains analystes estiment qu'une telle extension est déjà débattue. Mais John Kerry a assuré mardi que "les Etats-Unis et leurs partenaires n'accepteront aucune prolongation si c'est pour faire traîner les négociations en longueur."
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