L'étonnante modération dont Donald Trump avait fait preuve immédiatement après son élection est manifestement révolue. Le candidat populiste est de retour, désormais dans le costume de président élu, en passe d'être investi, le 20 janvier 2017. Esquissant les contours de sa future politique à la tête de la première puissance mondiale, le milliardaire a nommé plusieurs membres de son entourage à des postes-clefs de sa future administration, dimanche 13 novembre. Pour la plupart issus du camp républicain, et de sa frange la plus dure, leur nomination donne plusieurs pistes sur la teneur de l'action du Président Trump à la tête des États-Unis.
En principe, comme l'a expliqué l'ancien maire de New-York et proche de Donald Trump Rudy Giuliani, les enfants du magnat de l'immobilier n'auront pas droit de cité dans l'administration de leur père. S'ils font partie de l'actuelle équipe de transition, ils ne pourront pas être membre de l'exécutif car "la règle du gouvernement, c'est de refuser le népotisme", a développé Rudy Giuliani, suggérant qu'ils reprennent plutôt l'empire économique de leur géniteur. À ce jour, tous les postes de l'administration sont pourvus, sauf celui de secrétaire d'État et celui de secrétaire en charge de la sécurité intérieure, pour lequel le général John Kelly, ancien responsable de Guantanamo, est pressenti.
Son nom n'est pas une surprise. L'homme était colistier de Donald Trump. Dans l'interlude entre l'élection et la passation de pouvoirs le 20 janvier prochain, le gouverneur de l'Indiana sera à la tête de l'équipe de transition de Donald Trump, qui est à pied d'oeuvre pour composer une administration en vue de l'entrée officielle du milliardaire à la Maison Blanche. Cet homme, un évangéliste ultra-conservateur, oppose une façade plus lisse au sulfureux Donald Trump. Mais avec des idées non moins tranchées. Lui-même se décrit comme un "chrétien, un conservateur et un républicain... dans cet ordre". Le ton est donné.
Dans l'Indiana, qu'il gouverne depuis 2013, il s'est illustré comme un défenseur des "valeurs familiales traditionnelles", anti-avortement, anti-mariage entre les personnes de même sexe, et opposé à l'accueil de réfugiés syriens. L'homme de l'ombre du milliardaire, qui a peu défendu les positions controversées de son candidat, malgré ses propres idées.
C'est la première tête du tandem qu'il formera avec Reince Priebus. Une figure de l'extrême droite américaine. Jusqu'au mois d'août, Stephen Bannon était à la tête d'un site polémique, Breitbart, vecteur d'idées de la "droite alternative", un courant associé aux idées nationalistes, adhérant aux thèses suprématistes blanches et contempteur de l'establishment politique dont Donald Trump se targue de ne pas faire partie. À sa nomination au poste de directeur général de la campagne en août, le camp démocrate avait dénoncé des articles publiés sur son site, teintés d'antisémitisme et nostalgiques du drapeau conféré des États esclavagistes du Sud, ou relayant des "théories du complot anti-musulmanes".
Il était jusque-là président du Parti républicain. Depuis dimanche 13 novembre, Reince Priebus a été promu, et occupera le poste de secrétaire général de la Maison Blanche, à partir de l'investiture de Donald Trump. Un rôle de chef d'orchestre de la future administration Trump, pour l'homme qui avait eu quelques frictions avec son candidat pendant la campagne présidentielle. À sa nomination, Reince Priebus a réagi dans un communiqué promettant de "travailler à créer une économie qui marche pour tout le monde, à sécuriser nos frontières, à abroger et remplacer Obamacare [la réforme de l'assurance santé, ndlr] et à détruire le terrorisme radical islamique". Avec ce nouveau poste, il pourrait être en charge d'assurer la liaison entre la Maison Blanche et le Parti républicain.
Pour diriger les finances des États-Unis Donald Trump a fait le choix de Steven Mnuchin, ancien dirigeant de la banque Goldman Sachs. Âgé de 53 ans, sa proximité avec les marchés pourrait être à double tranchant et se révéler à la fois un atout et un handicap alors que le populisme connaît une forte montée. Il a aussi produit avec succès des blockbusters hollywoodiens comme Avatar et Suicide Squad.
Pour les opérations militaires et la Défense, c'est un général à la retraite qui va prendre les rênes au sein de la future administration Trump. James Mattis, âgé de 66 ans, est une figure connue au pays de l'Oncle Sam, réputé pour ses qualités militaires et son franc-parler. Il est également connu pour sa défiance vis-à-vis du régime iranien.
Ce sénateur républicain de 69 ans s'est illustré avec ses positions très dures en matière d'immigration clandestine. Personnalité controversée dans l'opinion américaine, il a tenu des propos racistes il y a plusieurs décennies. Il va occuper le poste de procureur général du pays, l'équivalent du ministre de la Justice français.
Un milliardaire de 79 ans choisi pour gérer la balance commerciale américaine. Cet homme est surtout connu pour ses investissements dans des sociétés de charbonnage en difficultés, qu'il revendait en réalisant au passage de juteux profits à leurs dépens. Ce qui lui a valu le surnom de "roi de la banqueroute".
Tom Price est un ancien chirurgien orthopédique de 62 ans, qui se chargera donc de la santé dans la future administration de Donald Trump, à partir de son investiture présidentielle au mois de janvier 2017. Partisan du courant pro life, anti-avortement, il est un virulent opposant à la réforme du système de sécurité sociale américaine opérée par Barack Obama, l'Obamacare.
Ancien rival de Donald Trump lors des primaires du parti républicain, devenu un fidèle soutien, Ben Carson devient secrétaire d'État en charge du Logement. Neurochirurgien à la retraite, évangélique, il est décrit par Donald Trump comme un "esprit brillant, passionné par le travail de cohésion entre les communautés et les familles qui les composent".
Originaire de Taïwan, Elaine Chao n'en sera pas à sa première expérience gouvernementale. Elle a déjà été secrétaire au Travail sous George W. Bush, et a aussi servi comme sous-secrétaire aux Transports sous son administration. Âgée de 63 ans, il se trouve qu'elle est également l'épouse de Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine au Sénat.
Farouche partisane du droit à choisir entre l'école publique, privée ou l'enseignement à la maison avec des aides publiques, Betsy DeVos, 58 ans, est également une très riche philanthrope aux positions conservatrices, qui est l'une des plus grosses donatrices du parti républicain.
Gouverneure de Caroline du Sud, cette femme de 44 ans a acquis une audience nationale en juin 2015, avec son attitude rassembleuse adoptée après une tuerie raciste dans son État. Fille d'immigrants indiens, elle avait vivement critiqué Donald Trump pendant la campagne en vue des primaire républicaines, lors de laquelle elle soutenait Marco Rubio.
Parlementaire élu à la Chambre des représentants en 2010, il a vivement combattu l'accord sur le nucléaire iranien, considérant que l'Iran des mollahs est à l'origine de la plupart des maux du Moyen-Orient. Il faisait également partie de la commission d'enquête au Congrès sur l'attaque du consulat américain à Benghazi en 2012 en Libye, qui a ciblé Hillary Clinton, alors secrétaire d'État.
Climato-sceptique et proche du secteur des énergies fossiles, il sera désormais à la tête de l'Agence de protection de l'environnement, qui devrait désormais plus se concentrer sur la protection de l'air et de l'eau. Républicain de 48 ans et ministre de la Justice de l'Oklahoma, il a passé le plus clair de son temps de sa carrière à ce poste à combattre l'agence dont il vient de prendre la tête.
Un ancien général controversé pour être conseillé en matière de sécurité nationale, c'est ce qu'a choisi Donald Trump pour s'entourer. Il occupera ce poste, malgré tout influent sur le plan international et sur les questions de défense. 57 ans et ancien directeur du renseignement militaire, il a longtemps été considéré comme l'un des meilleurs officiers de sa génération, mais ses idées radicales ont nui à sa carrière.
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