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Malgré les grands plans économiques, l'Afrique n'émerge pas

ÉDITO - Emmanuel Macron entame sa première tournée africaine. Une visite qui devrait définir la stratégie économique de la France sur le continent.

Dans les rues d'Abidjan, le 27 novembre 2017

Crédit : AFP / Issouf Sanogo

Loïc Farge

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Ce premier contact sera en priorité celui de la clarification. Mais il ne faut pas en attendre beaucoup plus. Le poids industriel, agricole et financier de la France y est aujourd'hui assez relatif. D'abord parce que l'économie française sort à petit pas de dix ans de crise. Mais surtout parce que l'Afrique elle-même n'émerge pas aussi puissamment qu'on l'espérait. La chute des cours des matières premières, les sécheresses successives, l'instabilité politique et la montée du terrorisme islamiste font que les deux-tiers des pays d'Afrique subsaharienne enregistrent des hausses d'activités au plus bas depuis quinze ans selon le FMI. L'Afrique ne représente toujours que 2% de l'industrie mondiale (c'est 40% en Asie).

Pour avoir une idée de l’ampleur du défi : le continent doit nourrir plus d'un milliard d'Africains et créer 35.000 emplois par jour pour occuper sa jeunesse. Et ce dans un contexte de taux de croissance démographique toujours supérieur à celui de la croissance économique.

Les freins perdurent

Il faut indubitablement un grand plan d'aide et de financement. Beaucoup a été fait : les indices de développement des Nations-Unies s'améliorent, un gamin sur trois est scolarisé (c'est deux fois plus qu'il y a vingt ans), le taux de pauvreté recule. Mais les freins perdurent. Il est impossible de financer les immenses besoins du continent par l'emprunt. Les pays y sont tous déjà très endettés. Ensuite, les économies locales ne disposent pas de bases fiscales. L'essentiel de l'activité économique est le fait d'entreprises informelles. Les recettes fiscales sont quasi-inexistantes et rarement utilisées judicieusement.

Enfin, il y a un grand point de faiblesse : l'absence d'infrastructures capables de réguler des productions industrielles et agricoles. Les réseaux routiers et ferrés sont inexistants par rapport aux besoins, sans oublier le manque d’électricité en quantité suffisante et à prix abordable. C'est la carence la plus dévastatrice. Tout le monde en est conscient. De grands plans ont été brossés. Mais pour l'heure, rien n'a émergé.

Les plus

- PSA importerait, selon Les Echos, des moteurs essence "made in China", faute de capacité de production en France.

À écouter aussi

- Après Darty, la Fnac ou Carrefour, les Galeries Lafayette pourraient franchiser la moitié de ses grands magasins (22) à travers la France.

La note du jour

14/20 à Shell. Le pétrolier va équiper 25% de ses stations autoroutières de bornes de recharge ultra rapide d'ici deux ans. Une opération faite en association avec les trois grands constructeurs allemands.

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