Cette nouvelle salve de sanctions commerciales a déclenché une véritable tempête financière en Russie. La Bourse de Moscou a perdu 8,3%, et le rouble, 3%, lundi 9 avril. Les fuites de capitaux se sont accélérées.
Ce choc a été ressenti jusqu'à Hong-Kong, où est coté l'un des conglomérats russes visés. Rusal, l'un des premiers producteurs mondiaux d'aluminium, a perdu 50%. Son propriétaire, Oleg Deripaska, a prévenu qu'il risquait de graves difficultés financières.
C'est vendredi 6 avril, en fait, que Washington a décidé d'interdire aux citoyens et entreprises américaines de faire du business avec quatorze entreprises russes parmi les plus importantes. Elles sont détenues par ce qu'on appelle les oligarques. Ce sont des hommes d'affaires richissimes à milliards qui ont prospéré en se partageant les richesses (minières, principalement) de Russie, à l'ombre des pouvoirs successifs.
Sont également visés par l'interdiction vingt-quatre individus russes, pour la plupart des patrons de grandes entreprises.
L'Amérique invoque toute une série de raisons pour justifier ses sanctions. D'abord l'occupation de la Crimée (cela date quand même de quelques années !). Ensuite le soutien à la Syrie et la politique vis-à-vis de l'Ukraine. Et enfin les tentatives de déstabilisation politique dans les pays de l'Ouest. En gros, on a pris tous les sujets de conflit avec la Russie depuis plusieurs années pour justifier tout cela.
L'Amérique frappe au portefeuilles les deux grandes puissances que sont la Chine et la Russie. Mais sans compter les menaces pour l'Europe sur l'acier il y a quelques semaines, pour le Canada, le Mexique, les déclarations belliqueuses vis-à-vis de l'Allemagne. Tous les fronts sont ouverts, à des degrés divers.
Donald Trump fait bien sûr de la politique, alors que les élections de mi-mandat s'approchent. Il veut donner le sentiment de protéger son pays contre l'agression extérieure. Mais il n'y a pas que cela. Derrière tout cela, il y a une critique du système de commerce international actuel où, en gros, chacun fait ce qui lui plait. Y compris les pays qui n'ouvrent pas eux-mêmes leur propre marché.
La Chine profite de l'ouverture des autres, mais elle limite encore l'accès à son marché dans bien des domaines, alors qu'elle rachète des entreprises chez nous par exemple. Elle interdit les mouvements inverses.
Sur la Chine et la Russie, Donald Trump a raison. Sa critique du système multilatéral n'est pas complètement absurde. C'est la méthode qu'il choisit pour y répondre qui est contestable. Par exemple en cartonnant l'Europe et le Canada, qui sont du même côté que lui. Ou en multipliant les déclarations et les tweets successifs et contradictoires, qui donnent le sentiment d'une offensive solitaire et brouillonne et qui donnent prise à la critique.
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