L'escalade continue entre le gouvernement israélien et le Hamas, après la découverte des corps d'Eyal Yifrach, Naftali Franckel et Gilad Shaer, les trois étudiants retrouvés morts lundi, aux environs de Halhoul, dans le sud de la Cisjordanie occupée.
Le gouvernement israélien calculait mardi l'ampleur de ses représailles au meurtre de trois jeunes enlevés en Cisjordanie, imputé au Hamas palestinien, soucieux de ne pas embraser la région et de perdre la sympathie de la communauté internationale.
"Nous considérons le Hamas comme responsable de l'enlèvement et du meurtre des jeunes et nous savons comment régler nos comptes avec eux", a déclaré le ministre de la Défense Moshé Yaalon, en ajoutant que la traque des ravisseurs se poursuivait.
Le cabinet de sécurité israélien, présidé par Benyamin Netanyahu et composé des principaux ministres, devait reprendre ses discussions mardi soir, au lendemain d'une longue réunion qui s'est achevée sans annoncer de décision. Avant l'aube, Israël avait lancé une trentaine de raids aériens contre des groupes armés dans la bande de Gaza sans faire de victime. Huit roquettes tirées de l'enclave palestinienne, où le Hamas est en charge de la sécurité, se sont en outre abattues sur le sud d'Israël.
L'armée israélienne a déjà démoli les maisons de deux membres du Hamas, qu'elle considère comme les principaux suspects qui sont toujours introuvables, à Hébron, en Cisjordanie. Elle avait tué cinq Palestiniens et arrêté 420 autres, dont 305 membres du Hamas, durant son opération de recherches lancée en Cisjordanie occupée après la disparition des trois jeunes, le 12 juin.
Netanyahu a promis de "faire payer le Hamas", son gouvernement considérant que les ravisseurs ont agi, sinon sur ordre, conformément à la ligne de la direction du mouvement islamiste Hamas. Le Hamas, qui a nié être impliqué dans le rapt mais qui a salué l'opération, a averti que si Israël "se lançait dans une guerre ou une escalade, il ouvrirait les portes de l'enfer". "L'occupant (israélien) cherche à exploiter cette histoire pour partir en guerre contre notre peuple, la résistance et le Hamas", a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement, Sami Abou Zouhri.
En Israël en effet, certains réclament ardemment la vengeance. "Comme au début du sionisme, il faut un mur de fer infranchissable et implacable pour protéger les Juifs contre la violence de cette région. Nous devons frapper sans relâche pour espérer vivre en paix", lâche l'éditorialiste Ariel Kahana dans le quotidien de droite dure Makor Rishon, rapporte Courrier International.
Malgré l'immense émotion provoquée dans l'opinion par l'enlèvement des trois étudiants puis leur meurtre, les appels se sont multipliés à l'étranger comme en Israël exhortant le premier ministre Benyamin Netanyahu à garder la tête froide, tablant sur des opérations ciblées et limitées.
À l'étranger, le président américain Barack Obama a condamné "dans les termes les plus forts possibles" un "acte de terrorisme insensé", alors que l'Union européenne a souhaité que "les auteurs de cet acte barbare soient rapidement traduits en justice" tout en appelant "à la retenue".
En Israël, le spécialiste militaire du journal Haaretz prévient que "la tentation politique de prendre des mesures spectaculaires contre le Hamas à Gaza est grande" mais risquerait de déclencher le tir de salves de roquettes sur Tel-Aviv. "Le but déclaré du gouvernement est la dissuasion envers les Palestiniens mais son objectif pratique est de calmer les Israéliens".
Dans cette hypothèse, estime le commentateur du quotidien de droite Maariv, "le Hamas recouvrerait un peu de sympathie internationale (...) Au bout de trois jours, personne ne se souviendrait des trois jeunes assassinés et tout le monde parlerait de la population palestinienne sous la botte de l'occupant".
Un appel à la mesure repris par l’analyste militaire Ron Ben-Yishaï, dans le quotidien de centre-droit Dans Yediot Aharonot. "Il faut se venger du Hamas, mais avec circonspection et mesure car le Moyen-Orient est au bord du chaos et l’ensemble du système politique et sécuritaire au bord de l’effondrement. Israël doit profiter des renseignements accumulés durant la traque pour frapper les infrastructures du Hamas en Cisjordanie sans menacer le système sécuritaire palestinien et tout en permettant au Hamas, hostile à l’EIIL, de continuer à gouverner Gaza. Tout autre scénario serait celui du pire pour Israël".
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