Après le scandale des "Luxleaks", des "Panama Papers" ou encore plus récemment celui des "Football Leaks", voici le dernier rapport d'Oxfam, intitulé "la bataille des paradis fiscaux", dévoilé mardi 13 décembre. La liste est toujours aussi bien fournie. Pour avoir une petite idée de la situation, il suffit d’examiner les multinationales américaines ciblées par l’enquête. Elles ont déclaré 80 milliards de dollars aux Bermudes. C’est plus que l’addition de tous leurs bénéfices officiels en Chine, au Japon, en France et en Allemagne. Les consommateurs de ces pays engraissent ces entreprises, mais la collecte se fait sous les cocotiers le long des plages de sable blanc.
Les réunions internationales, les grands discours et les coups de menton vont évoluer les choses. Mais pour être franc, la bataille est loin d’être gagnée. Il y a là un problème éthique, mais aussi économique : les consommateurs n’y gagnent rien, et les contribuables y perdent beaucoup.
Les fiscalistes ont évalué les pays selon vingt-deux indicateurs. Cela va du taux d’imposition officiellement affiché aux mesures de lutte contre l’évasion fiscale. Le bilan n’est pas très flatteur pour l’Europe. Cinq pays membres ou associé de l’Union européenne figurent dans le Top 10 des "pires paradis fiscaux". Il y a bien sûr la Suisse (troisième du palmarès), qui reste fidèle à sa réputation. Mais les Pays-Bas, pour la "permissivité de son droit des entreprises", surprennent : ils sont au quatrième rang.
L'Irlande, championne du dumping, est en sixième position. Son taux d’imposition sur les sociétés officiel est de 12,5%. Mais en creusant on arrive à ne payer que 0,005%, comme l'a fait Apple. Le Luxembourg (au septième rang) abrite plus de 200 multinationales. Ses lignes jaunes sont souvent si pales qu’on ne les voient pas. Chypre, sanctuaire de l’argent des oligarques russes, se fait une réputation en dixième position.
Mais s’il y a des paradis, c’est peut-être aussi qu’il y a trop d’enfers fiscaux. Il y a un gouffre entre Londres, qui affiche un objectif d’impôt sur les entreprises de 15%, et Washington, qui exige 35%. Ce sont ces différences délibérément décidées par les gouvernements pour attirer des sociétés sur leur territoire qui attisent l’intérêt des directeurs financiers des multinationales. Mais il ne faut pas être trop naïf : les scandales à répétition démontrent une absence de civisme et une avidité coupables.
Pour qu’un Donald Trump menace ses grandes sociétés qui optimisent à mort leurs profits en Europe où elles planquent entre 2.000 et .3000 milliards uniquement pour ne pas payer l’impôt américain, c’est que le problème est réel. Et qu’il fragilise même les pays les plus puissants.
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