C'est un "big bang" institutionnel, selon le président de la Vénétie, Lucas Zaia. Sa région et la Lombardie ont voté dimanche 22 octobre en faveur d'une plus grande autonomie. Et les chiffres sont écrasants en faveur du 'oui'.
Si la participation était estimée à quelque 40% en Lombardie et 57% en Vénétie, elle reste suffisamment importante pour leur donner un pouvoir de négociation face à Rome. Les résultats, eux, ne laissent pas de place au doute : les électeurs ont voté à 95% en faveur du 'oui' en Lombardie et à 98% en Vénétie. Lucas Zaia a souligné que la volonté d'autonomie était partagée "par une population entière" et non portée par un seul parti. Les deux régions sont dirigées par la Ligue du Nord (extrême-droite). En Vénétie, le conseil régional devait se réunir lundi 23 octobre pour examiner le projet de loi à présenter au gouvernement.
Moins de contraintes de l'État et de l'Union européenne
Matteo Salvini, chef de la Ligue du Nord
La Lombardie (10 millions d'habitants) et la Vénétie (5 millions) figurent parmi les régions les plus riches d'Italie et contribuent à hauteur de 30% au PIB du pays. Elles sont aussi parmi les plus "vertueuses" en termes d'endettement, de dépenses publiques par habitant et du fonctionnement du système de santé.
"Nous allons demander 23 compétences, le fédéralisme fiscal et les 9/10èmes des taxes", a prévenu Lucas Zaia. Parallèlement à des compétences renforcées en matière d'infrastructures, de santé ou d'éducation, les deux régions entendent réclamer la restitution de la moitié de leur solde fiscal : leurs habitants versent actuellement 70 milliards d'euros de plus par an en taxes et impôts qu'ils n'en reçoivent au titre des dépenses publiques. Une situation qui passe d'autant plus mal que les dirigeants des deux régions estiment que les fonds publics sont mal gérés à Rome et pourraient être beaucoup plus efficaces.
"Plus de cinq millions de personnes ont voté pour le changement. Nous voulons tous moins de gaspillage, moins d'impôts, moins de bureaucratie, moins de contraintes de l'État et de l'Union européenne, plus d'efficacité, plus d'emplois et plus de sécurité", s'est réjoui Matteo Salvini, chef de la Ligue du Nord.
Si la Catalogne est dans toutes les têtes, la situation est totalement différente dans ces deux régions italiennes. La Ligue du Nord a elle-même relégué aux oubliettes toute velléité indépendantiste car le sentiment indépendantiste est très peu présent en Vénétie et en Lombardie. Il ne s'agit pas d'un vote contre l'unité de l'Italie.
Mais d'après certains analystes, ce besoin d'autonomie s'appuie sur certains des ressorts ayant conduit au Brexit ou à la crise catalane, à savoir une certaine défiance vis-à-vis des États centraux et de l'Union européenne.
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