Le président du Conseil italien l'a promis lors de son arrivée au pouvoir en février : il faut réformer l'Italie pour relancer une croissance économique atone, en finir avec le blocage institutionnel récurrent et remettre en marche une administration régulièrement accusée d'inefficacité.
Surnommé "il Rottamatore", le casseur, parce qu'il dit vouloir en finir avec la vieille Italie conservatrice, le jeune chef du gouvernement italien (39 ans) n'a pourtant en cinq mois de pouvoir que peu de réformes à son actif.
Ses détracteurs l'accusent de brandir la réforme du Sénat pour masquer son impuissance sur le terrain économique, où tous les indicateurs sont au rouge, et de se montrer timoré sur le terrain des réformes structurelles. La croissance ne repart pas, le chômage reste élevé (12,6% en mai), la consommation au plus bas et la production industrielle est en berne.
Décidé à ce que le monde politique montre l'exemple, Matteo Renzi s'est en effet d'abord lancé dans une ambitieuse réforme des institutions qui passe essentiellement par une réforme du Sénat et de la loi électorale. Le dossier s'est avéré explosif : Matteo Renzi a rencontré de fortes résistances y compris dans les rangs de son Parti démocrate (PD).
"Nous allons de l'avant avec les réformes, que ça leur plaise ou non", a rétorqué le chef du gouvernement âgé de 39 ans. Reste que cette "obstructionnisme" (pas moins de 8.000 amendements déposés pour contrer les plans du gouvernement) inquiète les milieux d'affaires italiens, qui redoutent un renvoi des réformes aux calendes grecques.
"Le blocage sur les réformes institutionnelles pourrait faire dérailler tout le programme de réformes du gouvernement", s'inquiète ainsi le quotidien économique "Il Sole 24 Ore", proche du patronat italien. "Une perte de crédibilité sur le front des réformes n'est pas une bonne carte dans la main de l'Italie, au moment où elle débute sa présidence de l'Union européenne", ajoute le journal.
L'Italie, qui a bataillé à Bruxelles pour obtenir davantage de "flexibilité dans l'application des règles de rigueur budgétaire, doit impérativement prouver qu'elle est aussi capable de se réformer. Le chef du gouvernement est parvenu à obtenir l'accord de l'ancien président du Conseil, Silvio Berlusconi, aujourd'hui dans l'opposition, et dont les voix sont indispensables pour réformer la Constitution.
Mais les sénateurs, dont le nombre passera de 315 à 100, et dont le pouvoir sera considérablement réduit au profit de la seule Chambre des députés, renâclent. La réforme est populaire et les critiques se sont alors centrées sur la personne de Matteo Renzi, accusé de faire preuve d'autoritarisme à son seul profit et au mépris de la démocratie.
Fort des 40,8% obtenus par son parti aux élections européennes en mai dernier, Matteo Renzi a annoncé un referendum sur la question réforme.
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