Malgré les attaques régulières visant Bagdad, le couvre-feu nocturne a été levé ce samedi 8 février à minuit à la demande du Premier ministre Haider al-Abadi qui a ordonné cette mesure afin que "la vie soit aussi normale que possible bien que (le gouvernement) soit engagé dans une guerre".
Le couvre-feu nocturne en vigueur depuis des années avait été établi afin de mettre un frein aux violences particulièrement meurtrières du milieu des années 2000. Les heures du couvre-feu ont varié au fil des années, mais il était récemment en vigueur de minuit à 05h locales.
Considérée comme à l'abri d'une attaque majeure du groupe État islamique, qui contrôle de larges pans du territoire irakien, Bagdad reste la cible d'attentats réguliers visant en particulier les forces de sécurité ou la communauté chiite.
Ce samedi, quelques heures avant sa levée, des attaques ont fait 32 morts et plus de 70 blessés à Bagdad. La plus sanglante s'est produite dans un restaurant du quartier Bagdad al-Jadida (est), vers 11h (09h heure française). Un kamikaze a fait détonner sa ceinture d'explosifs, tuant au moins 23 personnes.
De nouvelles attaques qui auraient pu faire annuler la levée du couvre-feu, néanmoins depuis son entrée en vigueur, il n'a jamais empêché les attentats, commis la journée ou juste en début de soirée pour faire encore plus de victimes.
Avant on avait l'impression d'être en prison
Faez Abdulillah Ahmed, Bagadi
Les Bagadis ont célébré bruyamment dans la nuit de samedi à dimanche la fin du couvre-feu en parcourant les rues de la capitale à bord de leurs voitures, à grands coups de klaxon et en agitant le drapeau national. "Longue vie à l'Irak", criait un jeune homme accroché à la portières d'une voiture.
"Avant, on avait l'impression d'être en prison", explique Faez Abdulillah Ahmed, propriétaire d'un café sur Karrada Dakhil, une importante artère commerçante de Bagdad. "Nous aurions dû partir à 23h30 pour être rentrés à minuit".
Devant son établissement, des hommes tirent tranquillement sur leurs pipes à eau, peu après minuit. Un peu plus loin, devant un magasin de vêtements, des jeunes gens discutent en fumant des cigarettes. "Nous attendions cette décision depuis des années", lance Marwan Hashem, le propriétaire du commerce.
Pendant ce temps, de nombreux jeunes ont choisi de parcourir la ville à bord de grosses cylindrées, actionnant bruyamment leur klaxon et faisant vrombir les moteurs. Des dizaines d'automobilistes se sont garés sur un pont, certains d'entre eux dansent au son de la musique crachée par les hauts parleurs de leur voiture.
Ils se sont donné le mot sur Facebook pour se retrouver et célébrer la fin du couvre-feu, explique Ali Majid Mohsen, un étudiant au volant d'une Dodge Charger, une vieille américaine sur laquelle flotte le drapeau irakien.
Les forces de sécurité qui il y a encore peu arrêtaient tout contrevenant, observaient la scène avec nonchalance. Elles ont toutefois sermonné l'un des fêtards qui a fait patiner les pneus de sa puissante cylindrée, dégageant un nuage de fumée noire dans un vacarme assourdissant devant un hôtel. Mais à peine les policiers avaient-il tourné le dos, qu'il a recommencé de l'autre côté de la rue.
Walid al-Tayyib se promène ainsi sur Karrada Dakhil avec son jeune neveu, ce qu'il ne pouvait pas faire il y a encore 24 heures. "Ce que nous ressentons aujourd'hui? Nous ressentons tous la différence", dit-il. "Maintenant, Dieu merci, nous sortons avec les enfants et nous profitons" de la vie.
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