États-Unis : Seattle est aussi le berceau du Boeing 737
Cinquante ans après son lancement, le 10.000e Boeing 737 vient d'être livré. Cet appareil, produit sur le site du constructeur américain à Renton près de Seattle, est l'avion du transport de masse par excellence.

C'est l'une des raison avancées par la Maison Blanche en début de semaine pour fermer le consulat russe, ici à Seattle : des espions russes tenteraient de percer des secrets stratégiques chez Boeing, qui conçoit des avions militaires.
Je suis en ce moment à l'usine de Renton, c'est-à-dire le site de production de l'avion commercial le plus vendu dans l'histoire de l'aviation, le Boeing 737. C'est l’avion que cherche à concurrencer Airbus avec l'A320.
Si on prend l'ensemble de la famille des A320, quelque 8.000 avions ont été vendus depuis le milieu des années 80. Le Boeing 737, lui, a été conçu à partir des années 60. Cinquante ans après son lancement, le 10.000e avion vient d'être livré, il y a quelques jours, et il reste encore près de 5.000 commandes.
La production s'est accélérée
On estime qu'il y a, à tout moment, plus de 1.000 Boeing 737 en vol, et qu'un avion décolle et atterrit tous les cinq secondes. Trois millions de passagers volent sur les 737 chaque jour. Vingt-trois milliards en un demi-siècle. Les tailles varient. Le 737 peut désormais transporter davantage de passagers et aller plus loin.
La production aussi s'est accélérée. Il a fallu quarante ans à Beoing pour livrer 5.000 appareils 737, et seulement un peu plus de dix ans pour les 5.000 suivants. L'assemblage, qui était essentiellement manuel, est devenu de plus plus en automatisé. Aujourd'hui, 47 avions sont produits par mois ; l'an prochain, ce sera 57.
Ce qui est intéressant, c'est que le succès du 737 - et on pourrait dire la même chose de son redoutable concurrent, l'Airbus A320 - permet de mieux comprendre l'évolution de nos sociétés, notamment en Occident, aux États-Unis et en Europe, mais aussi en Asie.
Si le 737 connait un tel succès, c'est notamment qu'il est l'avion du transport de masse. Pas forcément pour voyager à l'autre bout du monde sur des longs courriers, mais au contraire des trajets moyens courriers, avec de fortes rotations.
Le reflet d'une évolution du transport aérien
C'est pour cela qu'il est l'avion qui a permis l'explosion des vols à bas coûts, des compagnies low cost. Southwest, ici aux États-Unis, est le premier client du 737. Et en Europe, RyanAir assure également ses rotations avec 400 appareils. C'est aussi le cas de Transavia, la filiale d'Air France-KLM, à qui Boeing va livrer un nouveau 737.
Le succès de ce modèle est le reflet d'une évolution du transport aérien : on vole plus souvent, mais on veut payer moins cher, le personnel navigant assure davantage de rotation, il y a moins de service à bord. Sans pour autant que le low cost rime avec bas de gamme.
Par exemple, si vous prenez un avion Transavia au départ d'Orly, Nantes ou Lyon, pour partir en vacances au Portugal, en Espagne, au Maroc ou en Grèce, il a été construit ici à Seattle. Mais il y quand même des parties de l'avion, et notamment le moteur, qui sont en partie françaises. Cocorico !