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Le Britannique Mohammed Emwazi, surnommé "Jihadi John", dans une vidéo de l'État islamique en septembre 2014
Crédit : HO / SITE Intelligence Group / AFP
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Mohammed Emwazi, alias "Jihadi John", est un jeune Londonien né au Koweït en 1988, fan de football et de jeux vidéo, jusqu'à sa radicalisation qui l'a transformé en tueur qualifié de "froid, sadique et impitoyable". L'armée américaine a annoncé avoir ciblé cet homme, présenté comme étant le bourreau masqué qui décapite des prisonniers dans des vidéos du groupe jihadiste État islamique, lors d'un raid aérien en Syrie, sans pouvoir préciser s'il avait péri. "Nous évaluons les résultats de l'opération de cette nuit et fournirons des informations supplémentaires de manière appropriée", a déclaré Peter Cook, un porte-parole du Pentagone, vendredi 13 novembre. Un drone du Royaume-Uni a également participé à la frappe.
Sa mort n'est "pas encore certaine" a de son côté déclaré le Premier ministre Britannique David Cameron dans la matinée. "Nous ne sommes pas encore certains que la frappe a été un succès".
"J'ai entendu la nouvelle mais cela ne m'apporte aucun soulagement car rien ne me rendra mon époux David", a réagi la veuve d'une des victimes du bourreau, Dragana Prodanovic Haines. Son mari, David Haines, un travailleur humanitaire britannique, avait été enlevé avant d'être exécuté il y a un plus d'un an par "Jihadi John". Mais, dit-elle, s'il est "bien mort", "j'aurais préféré qu'il soit capturé vivant et traduit devant la justice ainsi que devant les familles de toutes ses victimes".
Le bombardement qui ciblait Mohammed Emwazi a eu lieu à Raqa, capitale de l'organisation extrémiste sunnite qui occupe la moitié du territoire syrien. La chaîne d'information CNN et le quotidien Washington Post, citant des responsables américains, affirment que la frappe provenait d'un drone et que la cible avait été repérée il y a plusieurs jours par le renseignement américain. Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, a de son côté indiqué que jeudi 12 novembre, peu avant minuit, "un appareil a visé une voiture circulant dans le centre de Raqa, tuant ses quatre passagers dont un important membre britannique de l'EI". Mais il n'a pas été en mesure de dire dans l'immédiat s'il s'agissait du bourreau de l'organisation forte de dizaines de milliers de combattants.
"Nous travaillons main dans la main avec les Américains pour défaire l'EI et traquer ceux qui assassinent des otages, est-il ajouté. Traquer ces assassins brutaux est une priorité". Selon le communiqué de la Défense américaine, "Emwazi a pris part aux vidéos montrant les meurtres des journalistes américains Steven Sotloff et James Foley, du travailleur humanitaire américain Abdel-Rahman Kassig, des humanitaires britanniques David Haines et Alan Henning, du journaliste japonais Kenji Goto et d'un certain nombre d'autres otages".
Les autorités turques ont annoncé vendredi détenir un Britannique, partenaire présumé de "Jihadi John" au sein du groupe Etat islamique. Selon un responsable, Aine Lesley Davis, faisait partie d'un groupe d'islamistes arrêtés lors d'une opération à Istanbul.La Turquie est "sûre à 99%" que l'homme détenu est bien Aine Lesley Davis, a indiqué le responsable, ajoutant que ce Britannique était considéré comme "le plus proche partenaire" de "Jihadi John".
Davis, un musulman britannique né à Londres, a été présenté dans le passé par les médias britanniques comme une figure clé du réseau de l'Etat islamique en Syrie.
Mohammed, "petit Londonien typique" dans son enfance, a commencé à se radicaliser lors de ses études d'informatique débutées en 2006. il se laisse pousser la barbe, évite les contacts visuels trop appuyés avec les femmes. Un voisin témoigne, le juge alors "étrange" et affirme l'avoir vu faire du vélo en tenue tradionnelle islamique. 2009 semble être une année charnière pour Emwazi, qui commence à faire l'objet d'une attention particulière du service des renseignements intérieurs britannique (MI5).
Diplômé, il part pour la Tanzanie, prétextant un projet de safari. Mais à Dar es Salaam, il est brièvement emprisonné, les autorités locales ayant semble-t-il reçu des instructions de Londres, qui craignait qu'il ne rejoigne la Somalie. Il est renvoyé vers l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, aux Pays-Bas. Selon son propre récit, livré par Cage, une organisation de défense des droits des musulmans basée à Londres, il est alors interrogé par le MI5, qui aurait tenté de le recruter. Cage a attribué sa radicalisation au "harcèlement des services de sécurité" britanniques.
Interrogé par un agent secret sur la guerre en Afghanistan, il répond: "Ce que j'en pense? C'est qu'on voit des innocents se faire tuer tous les jours aux informations". Emwazi se rend ensuite au Koweït, son pays d'origine, pour vivre dans la famille de sa fiancée, puis retourne à Londres en mai 2010.
En 2013, Emwazi est en Syrie. Il a définitivement basculé et plusieurs témoignages le décrivent comme un tueur au sang froid. "Au cours des deux dernières années, il a gravi les rangs de l'organisation (Etat islamique) pour jouer un rôle important au sein des combattants étrangers", affirme The Guardian. Comme nombre de jihadistes, il change de nom pour devenir "Abu Abdullah al-Britani" et se fait remarquer à Raqa, fief de l'EI en Syrie. Le sobriquet de "Jihadi John" fait référence à John Lennon. Il lui aurait été attribué par d'anciens otages occidentaux en raison de son accent anglais.
"Je me souviens l'avoir vu à plusieurs reprises", raconte un ancien membre de l'EI cité par le Guardian. "Pour nous, c'était l'Anglais qui tuait des gens". "Un type froid, sadique et impitoyable", décrit également un ancien prisonnier. Sa dernière apparition remonte à une vidéo du 31 janvier montrant l'exécution du journaliste japonais Kenji Goto.
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