Syriza fera-t-il des émules ? L'Espagne organisera ses élections générales au mois de décembre et la formation Podemos (Nous pouvons, ndlr) rêve d'un destin semblable à celui du parti grec de gauche radicale. "Cette année, nous commençons quelque chose de nouveau (...) et nous gagnerons les élections face au Parti Populaire", assurait son leader Pablo Iglesias, devant plus de 100.000 personnes, samedi 31 janvier.
Appelés à manifester contre l'austérité, les Espagnols se sont réunis en (très grand) nombre dans les rues de Madrid. Preuve de l'écho rencontré par ce parti de gauche. Son discours ressemble d'ailleurs sensiblement à celui de son allié grec.
"Ils ont voulu humilier notre pays avec cette arnaque qu'ils appellent austérité", attaque Pablo Iglesias. La réplique de Mariano Rajoy, qui se dépeint comme "une garantie de stabilité face à la radicalité de certains" apparaît bien faible. Encore en tête dans les intentions de vote, son Parti Populaire (PP ; 29%) devance Podemos (21%), qui pourrait continuer à grignoter du terrain. En novembre dernier, un sondage le plaçait en tête devant le PP, avec plus de 27% des voix.
Fondé en 2014 dans la perspective des européennes, le résultat de Podemos apparaîtra comme historique tant sa progression semble rapide et inéluctable. Quatrième parti espagnol des européennes (5 eurodéputés), Podemos ne dispose pas encore de députés ni de sénateurs. Si les bons sondages se confirment, il pourrait passer du rang de nouveau parti à celui de première ou deuxième force politique de la douzième économie mondiale en moins de deux ans.
Partisan d'un référendum sur le maintien de la monarchie, Podemos veut renforcer le contrôle de l'État sur l'économie du pays et renégocier voire abandonner le Traité de Lisbonne. Ses idées ont trouvé un véritable écho sur l'ensemble du territoire espagnol, où il a vogué entre 2,91% (Mellila) et 13,64% (Asturies) des voix.
Quelques-unes des régions les plus riches d'Espagne se sont également laissées séduire, à l'instar de Syriza qui a réussi à paraître crédible aux yeux de la classe fortunée hellénique. C'est notamment le cas de Madrid (11,38%), les Baléares (10,34%), la Navarre (9,31%) et l'Aragon (9,54%). La Catalogne et le Pays basque sont les deux régions de poids à ne pas accorder une aussi grande place à Podemos, qui n'y a obtenu que 4,65% et 6,92% des voix.
Un relatif manque d'intérêt qui peut s'expliquer par la position de Podemos concernant l'avenir de ses deux régions au sein du royaume. Le parti de Pablo Iglesias s'oppose en effet à leur indépendance, se prononçant "seulement" en faveur de leur droit à l'autodétermination.
Côté tête d'affiche, Podemos est dirigé, comme Syriza, par une personnalité jeune. Pablo Iglesias est âgé de 36 ans, soit quatre ans de moins qu'Alexis Tsipras, nouveau premier ministre grec. S'il a un passé militant, qui l'a mené à l'Union des jeunesses communistes d'Espagne, Pablo Iglesias est relativement neuf en politique, Podemos étant son premier parti.
Professeur à l'Université complutense de Madrid, la quatrième meilleure du pays, selon le classement du QS top universities, il présente également deux émissions de télévision politiques, La Tuerka sur Publico TV et Fort Apache sur Hispan TV.
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