Alain Duhamel : "La victoire du parti de la gauche radicale Syriza est un coup de tonnerre"

La gauche radicale Syriza a remporté dimanche 25 janvier les élections législatives grecques. Elle a obtenu 149 des 300 sièges parlementaires et a ainsi raté de peu la majorité absolue. À 40 ans, le leader du parti Alexis Tsipras est devenu ce lundi le plus jeune Premier ministre de la Grèce depuis 150 ans. Il est également le premier dirigeant européen élu sur le rejet explicite des politiques d'austérité imposées par l'UE.

La victoire de Syriza lors des législatives grecques est un véritable coup de tonnerre en Europe, et ce, depuis le début de la crise. Son équivalent politique remonte en 1981, avec l'arrivée de François Mitterrand et de la gauche de rupture au pouvoir.

On aurait pu comparer la victoire de Syriza à la révolution des Œillets au Portugal. En 1974, des révolutionnaires portugais ont tenté une révolution. Mais en Grèce, c'est une gauche de rupture qui va tenter de gouverner tout en voulant rester au sein de l'UE, de la zone Euro et de l'Otan.

Alain Duhamel

Face à ce défi lancé par les Grecs, l'Union européenne va réagir de trois manières distinctes. En effet, elle va adopter une attitude inquiète, à cause de sa crainte d'une expansion de ce phénomène à toute la zone Euro, particulièrement en Espagne. Elle va ensuite réagir avec mauvaise conscience car l'Europe a des responsabilités dans la situation en Grèce. Enfin, les dirigeants européens devront agir de manière réaliste puisqu'il faudra trouver des compromis avec le parti de la gauche radicale Syriza, notamment au sujet de la dette grecque.

Les responsables européens vont réagir avec inquiétude, mauvaise conscience et réalisme face à la nouvelle donne politique en Grèce, apportée par l'arrivée au pouvoir du parti Syriza.

Alain Duhamel

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