Émeutes à Ferguson : c'était "une jolie petite ville", dit une habitante

TÉMOIGNAGE - Joyce, Bretonne émigrée à Ferguson, ne reconnaît plus sa ville depuis le début des émeutes qui ont suivi la mort du jeune Michael Brown, abattu par un policier.

Des manifestants à Ferguson, le 17 août 2014, rassemblés malgré le couvre-feu.

Crédit : SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Première nuit d'accalmie à Ferguson. Pour la première fois depuis 10 jours, les manifestants se sont abstenus de lancer des projectiles sur la police. Pour Joyce, Bretonne arrivée il y a 34 ans à Ferguson, les émeutes que l'on a vues à la télé n'ont rien à voir avec la réalité de sa ville.

"Les gens qui vivent ici disent que Ferguson est un secret bien gardé, parce que c'est une jolie petite ville, accueillante et paisible", raconte-t-elle. Enseignante à la retraite, elle a suivi les événements de ces derniers jours à la télévision. "Brusquement, on se retrouve au milieu du monde, comme une ville en pleine émeute. Ce n'est pas Ferguson", assure-t-elle.

Mais aujourd'hui, la réalité d'une ville séparée en deux univers distincts, blanc et noir l'interpelle. "Peut-être que j'ai eu tort de croire que les relations entre les gens étaient aussi plaisantes que je le croyais", reconnaît-elle. Elle espère, sans trop y croire, voir la paix revenir entre les communautés. Mais les gens, selon elle, "ne sont pas prêts à avoir un vrai dialogue sur le racisme".