Ebola : "Le nombre de personnes infectées pourrait tripler" d'ici fin septembre

Au 26 août, le virus Ebola avait déjà fait 1552 victimes, sur 3069 personnes infectées. Une épidémie terrible, au moins cinq fois plus importantes que la plus meurtrière de ces prédécesseurs. 

Pire, selon l’Organisation mondiale de la Santé, le nombre de malade s’accroît chaque jour un peu plus rapidement. L’institution livre ainsi un chiffre alarmant : 40% des cas se seraient déclarés au cours des 3 premières semaines d’août (celles qui précédaient la publication du rapport). 

Trois fois plus de malades dans un mois ?

Un constat amplement suffisant pour que les meilleurs spécialistes mondiaux de bio-statistiques et d'épidémiologie tentent de prévoir la progression du virus. Car malgré la diffusion des équipements de protection, une meilleure connaissance du virus et la mise en place de zones de quarantaine, l’épidémie ne cesse de gagner du terrain. 

Le 1er septembre, le Sénégal devenait ainsi le cinquième pays à voir un cas émerger, quelques jours seulement après la découverte d’une deuxième souche du virus sur des victimes sierra-léonaises. 

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Alessandro Vespignani, physicien à Northeastern University (Etats-Unis) a notamment modélisé la propagation du virus, avec un résultat extrêmement préoccupant. Selon ses calculs, le nombre de personnes infectées pourrait tripler d’ici au 24 septembre. 

Et les perspectives à long terme sont encore plus inquiétantes : si pour l’OMS, l’épidémie devrait être totalement se terminer d’ici 6 à 9 mois après avoir causé environ 20.000 morts, les statisticiens, eux, sont beaucoup plus pessimistes.  

Christian Althaus, spécialiste en épidémiologie à l’université de Berne prévoit 100.000 malades au 1er décembre. Et avec un taux de mortalité au-delà des 50% à l’heure actuelle, le bilan serait dès lors désastreux. 

Adapter l'action sur le terrain

L’OMS a donc contacté les auteurs de ces recherches pour adapter son action dans les territoires concernés. Car si le risque de pandémie est infime, les institutions et Etats doivent agir au plus vite pour endiguer l’épidémie. 

Même si les chiffres avancés par les chercheurs reposent en partie sur des extrapolations, impossible donc de les occulter. Tous s’accordent sur un point : les moyens mis en œuvre sont pour l'heure totalement insuffisants.