C'est une histoire qui avait débuté en fanfare. La bourse américaine aimait Trump, ou plutôt une partie de son programme : les baisses d'impôt et la relance de l'économie par l'investissement public que le milliardaire a promises. Car qui dit croissance dit profit des entreprises, donc cours boursiers en hausse. Mais cette lune de miel n'a pas duré, car les premières mesures de la Maison-Blanche ont désarçonné les patrons. Ils ont maintenant compris que le Trump de la campagne électorale, imprévisible, n'avait pas disparu. Et qu'un certain nombre de promesses du candidat, qu'ils avaient mis sur le compte de la rhétorique de meeting, allaient être mises en oeuvre.
Qu'est-ce qui a provoqué ce retournement ? D'abord l'interdiction des ressortissants de sept pays musulmans sur le sol américain, que les grands patrons de la côte ouest ont publiquement critiquée, non pas seulement pour des raisons politiques ou morales, mais pour des raisons économiques. La Silicon Valley doit son dynamisme en partie des talents du monde entier qu'elle attire, exactement comme elle attirait les chercheurs d'or d'il y a 150 ans.
Il y a ensuite la réforme bancaire, qui vise à supprimer les réglementations anti-crise, très contraignantes pour les établissements financiers (la loi Dodd-Frank). Tout cela va être aboli. Et si cela satisfait les banquiers, cela inquiète d'autres figures du business, qui redoutent le retour d'une crise financière. Tout cela sans compter les mouvements de consommateurs, qui peuvent coûter cher aux entreprises pro-Trump.
Uber, l'entreprise de VTC, a subi cela. Son patron, Travis Kalanick, était membre du conseil stratégique du nouveau président. Du coup, un mouvement de boycott s'est monté contre Uber, qui a considérablement profité à son concurrent Lyft, dont le business a explosé. Kalanick a fini par être contraint d'abandonner son rôle de conseil pour Trump.
Idem pour la marque de vêtements dessinés par Ivanka, la fille de Trump. Un mouvement s'est monté pour boycotter tous les magasins qui distribuent ces vêtements. Juste après, Nordstrom, une chaîne de distribution, a annoncé qu'elle renonçait à vendre les vêtements de "Trumpette". Pour des "raisons économiques", a t-elle dit, et "non pas politiques".
Enfin il y a les fameux tweets, ces petits messages instantanés qui, souvent, critiquent les entreprises et leurs patrons, pour leurs décisions, en particulier celles qui touchent à l'emploi, et qui ont un écho important. Le New York Times publie désormais un "insultomètre", qui mesure la quantité quotidienne d'injures dans les tweets du Président, adressées aux uns et autres, souvent des entreprises. Les grandes firmes se sont mêmes dotées de consultants spéciaux pour répondre et réagir quand elles sont prises pour cible par Trump, exactement comme si elles étaient attaquées par les activistes environnementaux.
Mais il y a aussi des tweets de félicitations. C'est le cas, par exemple, pour General Motors ou Walmart, lorsqu'ils annoncent des investissements ou des recrutements aux États-Unis. Mais la seule entreprise qui se félicite sans réserve de cette addiction au clavier du nouveau Président, c'est Twitter, qui offre justement le service de messagerie. Est-ce grâce à Trump ? L'utilisation du service a progressé de 4%, alors qu'elle était en perte de vitesse. Cela n'a pas toutefois suffi à faire de Twitter une entreprise profitable.
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