Progressisme ou écran de fumée ? Mohammed ben Salmane, prince héritier du trône d'Arabie saoudite, apparaît comme un réformateur moderne dans un pays accoutumé au conservatisme. "MBS", 32 ans, est arrivé ce dimanche 8 avril en fin de matinée à l'aéroport du Bourget, près de Paris, où il a été accueilli par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Il poursuit une ambitieuse offensive de séduction auprès des Occidentaux.
Le puissant prince héritier saoudien doit passer trois jours en France. Son objectif est de vanter ses réformes et resserrer les liens avec Paris, après des tensions liées aux crises régionales. En fait, Mohammed ben Salmane souhaite projeter une image un peu plus libérale du royaume conservateur au pouvoir autoritaire.
Il a déjà visité le Royaume-Uni et vient de passer trois semaines aux États-Unis, où il a courtisé les chefs d'entreprises et signé une multitude d'accords pour favoriser les investissements dans son pays, qu'il veut préparer à l'après-pétrole.
Depuis sa désignation au rang d'héritier du royaume d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane a multiplié les réformes. Celui-ci a entrepris une purge sans précédent parmi les élites saoudiennes dans le cadre d'une opération anti-corruption. Des critiques ont été formulées à son encontre, l'accusant de vouloir asseoir son autorité et son emprise politique.
Mohammed ben Salmane est
également à l'origine de plusieurs avancées pour les droits des femmes
dans son pays. À compter du mois de juin, les Saoudiennes seront
autorisées à conduire, à assister à des matches de football et à accéder à certains emplois. Malgré ces quelques changements, les femmes restent toujours soumises aux hommes selon un système de tutelle pour effectuer de nombreuses démarches.
Dans un entretien accordé à la revue américaine The Atlantic début mars, le prince héritier d'Arabie saoudite a par ailleurs estimé qu'Israël avait "droit" à son État-nation - une position peu habituelle de la part d'un État du golfe persique. "Je crois que les Palestiniens et les Israéliens ont le droit d'avoir leur propre terre", avait-il affirmé. Le royaume wahhabite ne reconnaît pas l'existence de l'État hébreu, mais l'Arabie saoudite semble se rapprocher de plus en plus d'Israël.
De son côté, la directrice France de l'association Human Rights Watch "ne souhaite pas se laisser enfumer". Invitée sur RTL, Bénédicte Jeannerod estime que "derrière cette image de réformateur, il y a le commandant d'une coalition qui est menée par son pays et qui fait la guerre au Yémen depuis 3 ans. Et cette coalition est responsable d'une multitude de violations du droit international humanitaire".
En France, Mohammed ben Salmane doit rencontrer Emmanuel Macron mardi 10
avril pour resserrer les liens d'une relation compliquée entre les deux
pays, alors que l'Arabie saoudite est largement impliquée dans les
nombreuses crises qui secouent le Proche-Orient. À Paris, aucun contrat
"mirobolant" n'est attendu. Le président Emmanuel Macron souhaite avant
tout établir, selon l'Élysée, une "nouvelle coopération" avec le royaume
pétrolier.
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