Parfois remises en cause pour leur usage abusif et leurs effets secondaires, les statines semblent être réhabilitées pour de bon. Les résultats d'un vaste essai clinique international mené sur 12.705 participants dans 21 pays du monde entier pendant cinq ans confirment l'action préventive des statines contre les risques cardiovasculaires. L'étude, appelée HOPE-3, montre en effet que ce type de médicaments permet d'abaisser de 25% à 40% le risque d'être victime d'un infarctus ou d'un AVC.
Lorsqu'elles sont utilisées seules, les statines permettent en effet de diminuer de 25% la probabilité d'être victime d'une pathologique cardiovasculaire. Le pourcentage augmente significativement lorsque ces statines sont combinées avec des antihypertenseur, médicaments contre l'hypertension artérielle. Le risque cardiovasculaire s'abaisse alors de 30% à 40%, non seulement chez les sujets ayant des antécédents cardiaques mais aussi chez les patients en bonne santé.
En février 2013, la Haute autorité de santé (HAS) avait pourtant souligné "un certain mésusage des statines en France (...) en regard notamment des effets secondaires possibles de ces molécules". En 2014, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait par exemple reconnu "un effet diabétogène" dans les statines tout en précisant que cela ne remettait "pas en cause le rapport bénéfice/risque" liée à l'utilisation de ces médicaments. En France, cinq statines sont commercialisées : la pravastatine, la simvastatine, l’atorvastatine, la fluvastatine et la rosuvastatine.
Malgré tout, l'essai clinique à échelle mondiale semble être en mesure de montrer que les statines peuvent être recommandées à davantage de personnes. "Elles ont été remarquablement sûres et bénéfiques dans cet essai clinique parmi tous les participants quel qu'ait été leur taux de cholestérol, leur tension artérielle, l'âge, le sexe ou l'ethnicité", indiquent les cardiologues ayant participé à l'étude.
Le Dr Salim Yussuf, professeur de médecine et directeur de recherche, considère ainsi que "20 à 30 millions de personnes" pourraient bénéficier des statines, que ce soit dans leur forme seule ou avec les antihypertenseurs : "Les implications pour la pratique médicale sont énormes. Je pense que nous devrions certainement envisager de prescrire des statines de façon beaucoup plus étendue". Une affirmation qui va dans le sens de l'American College of Cardiology qui estime, dans son guide proposé en 2014, que les statines devraient être prescrites dans les dix ans à 56 millions d'hommes et de femmes, contre 25 millions actuellement.
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