"J'ai une muselière qui me permet un peu de l'ouvrir", expliquait Cécile Duflot devant les militants écologistes en août 2012, alors qu'elle n'était entrée au gouvernement que quelques semaines plus tôt.
Depuis qu'elle est ministre du Logement, l'ancienne patronne d'Europe Écologie-Les Verts ne s'embarrasse pas de précautions. Quitte à parfois mettre à mal la cohésion gouvernementale.
Nouvelle illustration ce samedi 22 février, lorsqu'elle déclare dans les colonnes du Monde qu'elle soutiendrait "plutôt deux fois qu'une" la manifestation contre le projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes près de Nantes. La dernière sortie d'une ministre pas avare en critiques contre sa propre majorité.
"Il faut considérer que le cannabis c'est comme l'alcool et le tabac", a déclaré Cécile Duflot le 5 juin sur BFM TV, rappelant la position d'EELV favorable à la dépénalisation des drogues douces.
Les propos de la jeune ministre, encore secrétaire nationale des écologiste à l'époque, avaient provoqué un tollé à droite, mais aussi et surtout dans sa majorité. Ainsi Claude Bartolone, qui allait être élu président de l'Assemblée nationale quelques jours plus tard, avait dénoncé une "erreur de jeunesse gouvernemental."
En déclarant que "le nucléaire est une filiale d'avenir", Arnaud Montebourg s'est attiré les foudres de Cécile Duflot pendant l'été 2012. La ministre du Logement n'a pas laissé passer cette déclaration de son collègue du Redressement productif, et en a profiter pour rappeler à François Hollande ses promesses électorales sur la question des énergies renouvelables.
"Les engagements du président de la République valent pour tout le monde", a-t-elle déclaré, précisant que le candidat Hollande avait prévu "la réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% à l'horizon 2025." "Cet accord sera tenu", avait-elle insisté.
À la rentrée 2012, Cécile Duflot connaît un premier désaccord avec son collègue de l'Intérieur, Manuel Valls, qui avait confié ses réserves sur le droit de vote des étrangers, estimant que ce n'était "ni une revendication forte" ni "un élément puissant d'intégration."
Et l'écologiste de lui répondre mot pour mot : "Ça fait quelques années que c'est une revendication forte et un élément puissant d'intégration." Pour elle, c'est même "une nécessité".
En cas de désaccord avec un membre du gouvernement, Cécile Duflot n'hésite pas à le dire. Et lorsqu'elle n'est pas de l'avis du président de la République non plus. Lors d'un conseil des ministre en avril dernier, la ministre du Logement avait demandé "une réponse forte tant sur le fond que sur la forme" à François Hollande, alors empêtré dans l'affaire Cahuzac. Elle avait également réclamé moins d'austérité et plaidé pour une "inflexion" de la politique générale, rapportait à l'époque Les Echos.
Après avoir été en désaccord au sujet du droit de vote des étrangers, Cécile Duflot et le ministre de l'Intérieur ont une nouvelle fois exprimé leurs différences de points de vue sur la place publique. Cette fois, c'est le regroupement familial et la réforme pénale qui sont au cœur de leur discorde.
"La question ne se pose même pas: le droit à vivre en famille ne souffre pas d’exception", avait-elle déclaré à Libération. Et d'ajouter : "Ce n’est pas en bourrant les prisons qu’on améliore la sécurité", prenant ainsi la défense de la garde des Sceaux Christian Taubira.
Décidément, Manuel Valls et Cécile Duflot ne ratent pas une occasion d'afficher leurs désaccords. Pendant l'affaire Leonarda, l'écologiste a vivement critiqué les méthodes de l'ancien maire d'Evry. "Il semble que cette intervention sur le temps scolaire soit une erreur", avait-elle estimé sur RTL le 18 octobre. La jeune fille avait été expulsée de France, suite à l'intervention des force de l'ordre pendant une sortie de classe.
Les révélations du Canard Enchainé à propos d'une éventuelle volonté d'Arnaud Montebourg d'explorer une nouvelle technique "propre" d'exploitation des gaz de schiste sied peu aux écologistes. Cela constituerait même un "un casus belli" a prévenu Cécile Duflot sur RTL samedi 1er février, confirmant les propos d'Emmanuel Cosse à ce sujet.
De quoi relancer, une fois de plus, la question de la présence . Mais si Jean-Pierre Chevènement pensait qu'un ministre "ça ferme sa gueule ou ça démissionne", il semblerait que Pour elle : "Une ministre ça agit, ça ouvre sa gueule et ça ne démissionne pas".
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