Un "passionné" du jihad et de Mohamed Merah jugé pour terrorisme
REPLAY - Un jeune homme accusé d'être un jihadiste est jugé à Paris. Mais il se défend d'être un terroriste, il prétend qu'il voulait simplement "frimer".
En mars 2013, trois jeunes jihadistes présumés avaient été interpellés à Marignane près de Marseille. À l'époque, le procureur de Paris avait évoqué un attentat possible en France.
Un an et demi plus tard, alors que les trois prévenus comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Paris ce jeudi, le dossier s'est dégonflé. Et les faits ont été requalifiés.
Musique religieuse et drapeau islamique
Il semblerait que cette équipe ait été menée par un jihadiste très amateur. Yohan Moussouath, 22 ans, ne se doutait pas une seule seconde qu'il était sur écoute. Il passe son temps à se demander comment s'écrit Al-Qaïda. "Avec un 'i' ou un 'e' ?"
Le jeune homme ne parle pas arabe et n'a jamais lu le Coran, mais il prend très au sérieux ce qu'il appelle "ses nouvelles passions" : le jihad et Mohamed Merah. Il tourne dans son quartier avec son scooter, écoutant de la musique religieuse à plein volume sur des enceintes. Il plante un drapeau islamique sur le toit de sa maison.
Jouer au jihadiste "pour frimer"
Mais c'est sa page Facebook qui va alerter les services de renseignement. Sur une photo, le jeune homme s’entraîne au tir sur le mur de son salon. Les policiers vont découvrir chez lui, des pistolets, un revolver, trois répliques de Kalachnikov... Mais aussi des produits pour préparer une bombe, capable de faire des dégâts sur plusieurs centaines de mètres.
Je ne suis pas un vrai jihadiste
Yoan
"C'était des paroles en l'air, je voulais juste frimer", dit aujourd'hui Yohan Moussouath, "Je ne suis pas un vrai jihadiste", se défend-il.
L'instruction semble lui avoir donné raison. Aucun projet d'attentat précis n'a été détecté. Marc Trevidic, le juge d'instruction, parle de "délire jihadiste" mais retient quand même la qualification terroriste. Le prévenu risque 10 ans de prison.
