L’hécatombe se poursuit dans le transport routier. La suppression de plus de 500 emplois chez ce grand nom de la logistique française n’augure rien de bon pour l'avenir de ce secteur. Le dossier ravageur du transporteur MoryGlobal, avec ses 2.138 emplois et une forte capacité de transport rayés de la carte, n’est pas encore clos que déjà s’ouvre celui de Gefco.
Là encore, nous ne sommes pas dans la micro-entreprise. Gefco, qui était jusqu'en 2012 l’un des bijoux du patrimoine industriel de PSA, est une entreprise de dimension mondiale, avec une présence dans 150 pays et plus de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires. PSA avait dû, pour sauver l’essentiel, s’en séparer contre un chèque de 800 millions d'euros. Gefco appartient aujourd'hui à 75% aux chemins de fer russes.
Gefco paye l’addition de la crise. Pour une large part, c'est un effet retard : la facture de la stagnation économique des trois dernières années. Ils ont fait face en piochant dans leurs réserves. Maintenant, plus question de poursuivre cet effort.
Mais ce logisticien fait aussi face à deux gros obstacles. D'abord, Gefco réalise 70% de son business avec l’automobile, et principalement PSA. Or le constructeur de Sochaux sort à peine de son purgatoire, et ses filiales en Argentine et au Brésil battent de l’aile. Pis encore, le marché russe, très important en volume, est à l’arrêt depuis la crise en Ukraine et l’embargo de l’Union européenne ; il vient de surcroît d’encaisser la rupture d’un gros contrat exclusif de General Motors sur l'ensemble du territoire russe.
L’autre obstacle, c’est la compétition des pays d’Europe centrale et orientale (Peco). Elle est beaucoup plus rugueuse que celle des Portugais ou des Espagnols, et elle lamine les marges des routiers tricolores.
Nos sociétés ne sont donc plus assez compétitives ? Les chiffres sont implacables. Nos logisticiens souffrent de trois handicaps structurels. D'abord celui des coûts de production : un routier français coûte 34 euros de l'heure, contre 7,4 euros pour un chauffeur polonais et 4,4 euros pour un chauffeur roumain.
Ensuite, il y a un problème d'organisation. Le secteur est peu présent à l’international, les flottes sont modestes, et 90% de nos entreprises de transport et logistique ont moins de 50 salariés. Enfin, leur assise financière est faible : leur taux de faillite est quatre fois plus élevé que la moyenne nationale.
Pour autant, les Allemands et les Néerlandais démontrent avec des coûts globaux (salaires, assurances et carburants) plus élevés que chez nous, que l'on peut s’en sortir et même prospérer. On connait leurs recettes : ce sont des entreprises et flottes de grandes tailles, très présentes à l’international, avec des services très rigoureux et des offres innovantes.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte