Darty, notre bon vieux Darty, déchaîne les passion. Deux entreprises se battent pour le racheter, et ce sont aussi de vieilles connaissances. Oui, le roi de l'électro-ménager a reçu hier quatre enchères successives, à quelques minutes d'écart, de la part de ses deux prétendants, la FNAC et Conforama. Et c'est Conforama qui a eu le dernier mot, provisoirement, en promettant un peu plus d'un milliard d'euros. Pas mal pour un Darty qui était considéré moribond il y a trois ou quatre ans. Et celui qui paiera le plus cher l'emportera.
Les actionnaires de Darty,
désormais côté à Londres puisque c'est une société britannique, ce sont des
fonds d'investissement et ils n'ont qu'une religion : vendre au plus offrant.Mais qu'est-ce qui suscite un tel appétit ? Car ce ne sont pas les résultats de l'entreprise, qui sont
médiocres avec 15 millions de bénéfices sur trois milliards de chiffre d'affaires,
après des années de pertes.
Mais il y a une marque avec une notoriété sans pareille, associée à la qualité de service, 400 magasins dont plus de 250 en France, et des ventes sur internet respectables. Pour une FNAC à la santé précaire, l'achat permettrait de prolonger une diversification dans l'électro-ménager. Quant à Conforama, il fait partie d'un groupe sud-Africain côté en Allemagne, qui grandit gentiment avec des acquisitions en Europe. Toutes ces chaînes de magasins ont quand même beaucoup souffert pendant la crise. Énormément même.
Leur activité est corrélée au cycle de l'immobilier. Dès que les ménages changent de logement, ils s'équipent en
meubles et en électro-ménager. Et justement, l'immobilier et le bâtiment vont
mieux, en France et en Europe. Cette bataille boursière est le signe que les
investisseurs croient à la reprise et espèrent bien en profiter. Le problème, c'est que, quel que soit l'acquéreur, il se
sera endetté pour boucler l'affaire. Il va donc demander une rentabilité plus
forte à Darty.
Ce n'est pas un mal en soi. Mais cela se fera en partie en regroupant des fonctions de l'acquéreur et de l'acheté, par exemple le service des achats, qui sera commun. Ça veut dire de l'emploi en moins. Les fusions d'entreprise sont faites pour créer des synergies, c’est-à-dire faire des économies. Darty devenu anglais, Conforama devenu sud-africain, ces pépites françaises sont passées sous pavillons étrangers. Il n'y a plus guère que la FNAC qui soit aujourd'hui un porte-drapeau français.
Cette histoire met aux prises trois marques créées à la même époque, à la fin des années 50 et début 60, grâce à une génération d'entrepreneurs français géniaux qui ont su profiter du décollage économique du pays pour créer de nouvelles entreprises de services, surtout dans la distribution. Il y a eu avec eux Auchan, Promodès, Carrefour, Euromarché, Leclerc… Toutes ces entreprises étaient les start-up de l'époque. Cinquante ans plus tard, certaines ont été effectivement vendues à des intérêts étrangers, mais nous avons aussi constitué des géants français, qui ont eux-mêmes multiplié les rachats à l'international.
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