"Réduire la vitesse de 10 km/h créerait 100.000 chômeurs de plus". L'affirmation lancée mardi 22 avril a recueilli les applaudissements des participants au colloque organisée au Sénat par La Ligue de défense des conducteurs. Pour tenter de s'opposer à la mesure - pour le moment en projet - de limiter la vitesse autorisée sur les routes secondaires à 80 km/h au lieu de 90 km/h actuellement, qu'ils estiment déjà prise par le gouvernement, les opposants ont dégainé leurs chiffres.
Le 16 mai, le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) donnera un avis consultatif sur des recommandations pour réduire le nombre d'accidents de la route. Parmi celles-ci, figure le passage à 80 km/h qui pourrait, selon des experts, épargner chaque année 450 vies. Il reviendra ensuite au Comité interministériel de la sécurité routière (CRIS) de suivre ou non cette proposition, qui serait ensuite appliquée ou non par le gouvernement.
Bernard Beauzamy, polytechnicien et PDG de la "Société de calcul mathématique" est le co-auteur d'une Analyse critique des études sur les vitesses utilisées par la Sécurité routière. Il assure que ces études qui n'ont "aucun fondement scientifique" sont "pourtant à la base de décisions politiques". Pour discréditer les arguments en faveur de l'abaissement de la vitesse autorisée, il a choisi l'ironie : "Réduire la vitesse de 10 km/h créerait 100.000 chômeurs de plus", a-t-il ainsi plaisanté.
Pierre Calvin, président de l'Association technique route et infrastructures, a insisté sur le "rôle capital du dessin des routes, des marquages au sol, des glissières de sécurité et de l'adhérence des revêtements dans l'amélioration de la sécurité routière. "La route rapporte 37 milliards d'euros par an à l'État, notamment par les taxes sur les carburants, mais il ne dépense que 17 milliards pour la route".
Enfin, l'économiste Rémy Prud'homme, ancien professeur à l'Institut d'urbanisme de Paris, a voulu mettre en balance les avantages (moins de morts et de blessés) et les coûts (économiques) des limitations de vitesse. Hors autoroutes (130 km/h), une baisse systématique de la vitesse sur les routes limitées à 110 km/h, à 90 km/h ou à 50 km/h (agglomérations) aurait un effet négatif. Pour lui, une limitation généralisée à 30 km/h de la vitesse dans les agglomérations où circulent plus de la moitié du total des véhicules, ferait économiser 300 millions d'euros (coûts liés aux morts et aux blessés en moins) mais coûterait "44 milliards d'euros pour le temps perdu par les automobilistes".
Correctif 16h53 : Bernard Beauzamy, contacté par RTL, assure que ses propos étaient humoristiques. Relayés par l'AFP, ils ont dans un premier temps été reproduits ici au premier degré, avant rectification.
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