Le secteur de l'aéronautique vend à tour de bras mais ne trouve pas d'employés
Des centaines d'emplois restent non pourvus faute de candidats qualifiés alors que les carnets de commandes débordent.
Ni médecin, ni avocat, votre fils devrait travailler dans l'aéronautique, c'est le gouvernement qui le dit. Le secteur se porte tellement bien que fin mai, les ministres de l'Économie, de l'Emploi et le secrétaire d'Etat chargé des Transports se sont fendus d'un communiqué commun "pour la promotion et l'attractivité des métiers" de ce domaine.
Les arguments sont convaincants : "Près de 15.000 recrutements seront réalisés en 2015, dont 8.000 pour les entreprises adhérentes au Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales". Nul doute qu'avec les 15 milliards de contrats annoncés lundi par Airbus, la tendance n'est pas prête de s'inverser.
Des salaires de 25.000 à 28.000 euros brut en début de carrière
Chaudronniers, soudeurs, tourneurs-fraiseurs, rectifieurs... Autant de carrières "dévalorisées aux yeux des élèves et des familles" alors qu'elles n'ont "rien à voir avec l'image que l'on s'en fait", assure Jean-Luc Berard, DRH du groupe Safran.
Robotisation oblige, les usines accueillent "de plus en plus de gens qui sont dans des rôles de contrôle d'exécution", explique-t-il, sans oublier les salaires "très confortables" : 25.000 à 28.000 euros brut pour un ouvrier en début de carrière chez Safran, hors intéressement et participation. Ce niveau de rémunération est lié à "une pénurie et une concurrence des différents acteurs qui vont être amenés à rechercher les mêmes profils", observe Vincent Mattei, responsable de l'emploi, de la mobilité et des relations avec les écoles de Thales en France.
Du 19 au 21 juin, le public pourra visiter une chaîne de montage reconstituée, du fuselage au moteur en passant par le train d'atterrissage, et discuter avec les techniciens chargés de leur faire découvrir une vingtaine de métiers différents.
